[Grèce/Contre le projet minier en Chalcidique] Dégager la société minière et sa milice par tous les moyens – Halkidiki, 12 mai 2013

Grèce : neuf blessés lors d’une manifestation contre un projet de mine d’or

Neuf personnes ont été blessées dimanche au cours d’une manifestation contre un projet controversé de mine d’or en Chalcidique, dans le nord-est de la Grèce, a rapporté l’agence de presse grecque ANA.

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Le projet lancé en 2011 par Hellenic Gold, filiale grecque du groupe canadien Eldorado Gold, suscite l’opposition d’associations qui protestent contre les conséquences qu’aurait la mine sur l’environnement de la Chalcidique, une région boisée et touristique.

Huit hommes de la police anti-émeutes et une militante ont été blessés lors de la manifestation de dimanche, selon ANA, une agence de presse gouvernementale.

Quatre des policiers blessés l’ont été par des tirs, a indiqué une source policière. Trois personnes ont été interpellées à la suite des heurts, selon cette source.

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« Tirer sur des policiers en Chalcidique est une atteinte grave à l’état de droit dans notre pays« , a déclaré dans un communiqué le ministre de l’Ordre public, Nikos Dendias.

Les rassemblements pour réclamer l’arrêt du projet ont commencé depuis que le gouvernement grec a donné en 2011 à Hellenic Gold l’autorisation de commencer à creuser en Chalcidique.

Les opposants considèrent que l’entrée en activité de la mine causerait des dommages irréparables à l’environnement, épuisant et contaminant les nappes phréatiques et polluant la région avec des substances chimiques nocives comme le plomb, le cadmium, l’arsenic et le mercure.

Plusieurs rassemblements d’opposants ont eu lieu ces derniers mois.

En février, des militants ont lancé des cocktails Molotov sur le site, blessant un garde et endommageant des équipements.

En avril, des habitants de la région en colère ont saccagé un commissariat, accusant la police d’avoir fait un usage excessif de la force lors de l’arrestation de deux personnes soupçonnées d’avoir participé à l’attaque de février.

Le gouvernement grec soutient le projet, censé créer des centaines d’emplois alors que la Grèce est en récession et connaît un taux de chômage de 27%.

La Chalcidique est une péninsule très pittoresque et appréciée des touristes, particulièrement en provenance de Russie et des pays balkaniques voisins de la Grèce.

Leur presse – Les Echos (AFP), 12/05/2013 à 21h36

D’après econews.gr, les affrontements ont débuté alors que plusieurs engins de la société minière Hellenic Gold venaient d’investir la zone. Les flics ont alors violemment réprimé les militant.es, les chassant à travers les montagnes. Une enquête est ouverte pour identifier le tireur au fusil de chasse.

Le site des opposantEs à la mine d’or: nogoldthess.espivblogs.net

[Mexique] Rapport de l’audience des Femmes dénonçant le cas Atenco

Rapport de l’audience des Femmes dénonçant le cas Atenco devant la Commission Inter-américaine des Droits Humains.

Compagnons et compagnes de la Sexta nationale et internationale

Compagnons et compagnes du Réseau contre la Répression et pour la solidarité

À tous et à toutes les compagnons et compagnes solidaires qui nous ont accompagnées dans cette lutte qui est à nous tous et toutes :

Au mois de mars dernier, nous nous sommes présentées à la Commission Inter américaine des Droits Humains (CIDH) pour donner notre témoignage, en affrontant la nombreuse délégation de l’État mexicain. Dans ce contexte, nous avons fait appel aux personnes solidaires pour qu’elles nous envoient des photos et des lettres de solidarité. La réponse a été très grande ; elle est venue de tous les coins du Mexique et de plus de 10 pays qui, à travers leurs actions, nous ont accompagnées. Aujourd’hui nous voulons vous informer du déroulement de cette audience ainsi que des événements qui vont suivre.

Le 14 mars dernier, à Washington, a eu lieu au siège de la Commission Inter-américaine des Droits Humains l’audience publique du témoignage concernant le cas #12 846 « Mariana Selvas Gómez et les autres compagnes » contre l’État mexicain. Il portait sur les actes de torture physique et sexuelle, les arrestations arbitraires et les autres graves violations aux Droits Humains commises par des fonctionnaires d’État à l’encontre des 11 femmes plaignantes, et perpétrées durant les opérations policières qui ont eu lieu à Texcoco et San Salvador Atenco, État du Mexico, en mai 2006.

Cette audience s’est déroulée en trois parties. La première était un témoignage de notre compagne Italia Méndez, plaignante, représentant les 11 femmes qui portent plainte. La deuxième concernait les plaidoiries de nos avocates représentées par Alejandra Nuño et Stephanie Erin Brewer, du Centre pour la Justice et le Droit international CEJIL, et du Centre de Droits de l’homme Agustín Pro Juárez.

La troisième partie était la plaidoirie de l’État mexicain, représenté par Lía Limón, sous-secrétaire des Affaires Juridiques et des Droits Humains du Ministère de l’intérieur (SEGOB) du Gouvernement du Mexique, et par Juan Manuel Gómez Robledo Verduzco, sous-secrétaire des Affaires Multilatérales et des Droits Humains du Ministère des relations extérieures du Mexique (SRE). Ces deux représentants ont signalé qu’ils avaient l’intention de s’excuser et ont demandé à la commission son intervention pour trouver une sortie alternative ou « amicale », en exigeant le droit d’offrir cette alternative et, ainsi, passant outre notre droit en tant que plaignantes d’obtenir justice, vérité, mémoire et réparation.

Par une lettre, signée par toutes les femmes plaignantes de ce cas, qui a été lue à voix haute par Italia Méndez, nous avons informé la commission que « Nous ne voyons pas de possibilité et ce n’est pas notre désir d’explorer une solution amicale. En effet, l’État a démontré pendant plus de six ans son incapacité à répondre à nos demandes de vérité et de justice, non seulement parce que les seules actions qu’il ait menées visaient notre dénonciation au niveau inter-américain et international, mais aussi parce qu’il continue de répandre une fausse information sur ce qui s’est passé à Atenco et sur la recherche de justice. En effet, la position de l’État est qu’il a déjà permis un accès à la justice, alors que dans les faits ce cas est resté impuni. C’est pourquoi nous ne pouvons pas attendre de progrès de la part de l’État : au contraire, l’accès plein à la justice que l’État aurait pu offrir dans un premier temps, serait, aujourd’hui au point où nous en sommes, pratiquement impossible à atteindre. »

L’audience s’est conclue avec l’intervention du Procureur de Justice de l’État de Mexico, qui a fait preuve de démagogie et a gaspillé les dernières minutes de l’audience en ne prononçant que des mots vides de sens qui ne transmettaient rien.

Nous demandons à la commission d’émettre son rapport de fond rapidement.

Alors que ce litige international suit son cours, au Mexique un processus pénal est mené contre deux policiers qui seraient supposément les responsables du transfert vers la prison de Santiaguito, transfert durant lequel de nombreux actes de torture ont eu lieu. Ce procès réveille de nouveaux soupçons quant à la simulation de l’État dans ses investigations, puisque les ordres d’arrestation ont été émis dans le contexte d’une enquête réalisée par le Comité pour l’Élimination de la Discrimination de la Femme (CEDAW, son sigle en anglais) au niveau de l’État mexicain.

C’est à New York, la veille de sa rencontre avec le CEDAW, que l’État Mexicain a publiquement annoncé, que des ordres d’arrestation avaient été émis contre trois policiers et qu’à l’heure de la comparution, il avait déjà arrêté deux policiers et qu’un troisième était décédé.

Maintenant, nous savons que bientôt nous serons appelées à nous présenter à une confrontation avec les policiers inculpés, ce qui est très dur pour nous, puisque nous connaissons les pratiques de victimisation de la part des autorités. Nous ne refuserons pas de participer à ce procès, nous irons et soutiendrons le regard et donnerons notre témoignage, parce qu’il y a 7 ans, nous avons décidé de ne pas accepter l’impunité, le silence et l’oubli.

Nous vous lançons à nouveau un appel à rester attentifs/ves, à nous accompagner et à prononcer votre solidarité en ce moment difficile et douloureux.

C’est par la solidarité et le soutien mutuel que nous avons réussi à cheminer jusqu’à maintenant. La dénonciation sociale que nous avons fait avancer depuis 2006 a donné des fruits extraordinaires dans la construction de la vérité et de la mémoire. Nous continuerons en avant d’un pas ferme parce que nous marchons coude à coude avec vous.

Contre la répression politique !

Contre la torture sexuelle !

Femmes dénonçant le cas Atenco

Traduit par les trois passants et Valérie.

*Pour plus d’infos sur les femmes dénonçant le cas Atenco

Source (en espagnol)enlace Zapatista

Transmis par mail, 09/05/2013

[Grèce] ‘Nouvelles’ antifascistes d’avril-mai 2013

Le 26 Avril 2013, des camarades ont tenu leur troisième manif à moto antifasciste à Kavala:

Dans la ville d’Igoumenitsa, des néo-nazis menacent régulièrement avec des armes, et installent des drapeaux de leur parti pour répandre leur poison dans la communauté locale. Le 8 mai, un drapeau d’Aube dorée a été arraché par des antifascistes, qui ont pris le soin de le brûler, et ont également envoyé leurs salutations combattantes aux antifascistes à Agrinio.

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Le 3 Avril 2013 à midi dans le centre d’Agrinio, deux membres d’Aube Dorée, Spyros Floroskoufis et Giorgos Koutroubas ont attaqué un antifasciste de 17 ans en utilisant une matraque télescopique et une planche de bois avec des clous.

Le 7 mai à l’hôpital d’Agrinio quelques camarades sont tombés sur Floroskoufis, un voyou de la branche locale d’Aube dorée, et ils ont immédiatement attaqué ce fasciste qui a déjà perpétré de nombreuses attaques racistes et paramilitaires dans la région. A environ une dizaine cette nuit, le député d’Aube Dorée Konstantinos Barbarousis avec son fusil à la main, ainsi que Spyros Floroskoufis et au moins quatre autres voyous ont pris d’assaut des restaurants, bars et cafés de la ville à la recherche d’antifascistes. Une fois avoir perturbés et terrifiés les gens qui se trouvaient dans les magasins à ce moment-là, ils sont allés au parc municipal, où ils ont commencé à chercher avec des lampes dans l’obscurité. On raconte que depuis quelque temps les fascistes ont été accompagnés par la police à motos Dias et une jeep de la police des unités de prévention du crime Opke. Tout cela s’est passé, même si c’était connu, dans cette ville plutôt petite, que déjà un rassemblement spontané d’environ 100 antifascistes et des jeunes était en cours ailleurs, sur la place principale de Dimadi.

Le 8 mai, en réponse à l’intimidation des bâtards d’Aube dorée, près de 150 antifascistes ont organisé une manifestation nocturne dans les rues principales d’Agrinio, tenant une banderole qui disait «le fasciste Barbarousis est armé et terrorise les gens» et scandant des slogans militants.

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Traduit de l’anglais en collaboration avec Contra-info

[Chili] La rage étudiante ne faiblit pas: la manif pour la gratuité scolaire se termine en émeute – 8 mai 2013

Ce 8 mai 2013, environ 80.000 étudiant.e.s chilien.ne.s (37.500 selon les flics) sont de nouveau descendu.e.s dans les rues en criant entre autre « l’éducation chilienne n’est pas à vendre » pour exiger une éducation gratuite et publique.

Le maire de Santiago, Antonio Peribonio, a déclaré lors d’une conférence de presse que 73 manifestant.e.s avaient été arrêté.e.s, dont 4 pour possession d’engins incendiaires et 1 autre pour avoir transporté un récipient qui semblait contenir de l’acide.  3 policiers auraient été blessés.

Vers la fin de la manifestation, des affrontements ont éclaté entre encapuchados et la police anti-émeute. Une barrière de sécurité a été brûlée et un journaliste de CNN Chili s’est fait agressé. Des commerces ont également été pillés.

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Des manifs ont eu lieu dans plusieurs villes à travers le pays, comme à Temuco, Concepcion, Valparaiso…

Une vidéo de la manif (via @rsumen on twitter):

La veille, mardi 7 mai, des encapuchados ont monté des barricades à travers les rues dans le secteur de l’université de Santiago (USACH).  Ils ont bloqué la rue Alameda (artère commerciale de Santiago) en mettant le feu à des barricades. Les flics sont intervenus en utilisant gaz lacrymo et canon à eau. S’étant réfugiés dans les locaux de la faculté, les émeutiers leur ont ensuite balancés différents projectiles.. On ignore s’il y a eu des arrestations.

Les 11 et 25 avril dernier, étudiant.e.s et lycéen.ne.s étaient également descendu.e.s dans la rue et les manifs s’étaient également terminées en affrontements.

Traduit librement de la presse chilienne, 07 & 08/05/2013

[Québec] Compte-rendu de la journée du 1er mai anti-capitaliste à Montréal

Cette année pour le 1er mai, deux marches, une partant de l’ouest avec comme banderoles de tête  « Pour un monde sans patrons, ni flics, ni prisons » ainsi que « sud-ouest contre le capitalisme, le 1er mai et tous les jours« , et une autre menée par une banderole « sabotage / grève sauvage« , devaient se rejoindre devant l’hôtel de ville à 18h00 pour ensuite marcher uni jusqu’au club privé 357c, où la lie de l’Etat, de la mafia et des affaires se réunissent pour planifier secrètement la manière par laquelle ils vont tou.te.s nous baiser.

L’ambiance était très festive que des centaines de personnes se sont rassemblées Place Jacques-Cartier à côté de la mairie. Il y a eu un petit discours et la tension a commencé à augmenter à mesure que les charges de flics ont commencé à provoquer la foule, en attaquant au hasard les gens avec des matraques et bloquant l’accès à la rue. Les gens ont finalement fait leur chemin à travers et se sont dirigés dans le vieux Montréal. La marche a pris fin 20 minutes plus tard quand les flics ont chargé et encerclé quelques 450 personnes avant même d’avoir pu s’approcher de Club 357c.

447 personnes ont reçu 635 $ d’amendes du règlement antiprotest P6, après avoir été menottées et détenues pendant huit heures, ambiance électrique au moment où ils/elles sont sorti.e.s du bus à la station de police Langelier. Six personnes ont également été arrêtées et font face à diverses accusations criminelles, de voies de fait contre un agent de police pour violation des conditions.

Des personnes se sont réunies pour une veillée nocturne à l’extérieur du poste de police Langelier, attendant leurs proches et/ou en solidarité avec les détenu.e.s. Le rassemblement a été poussé loin de l’entrée par les flics mais est resté proche jusqu’à ce que la dernière personne souffrant de déshydratation soit libérée.

Une vidéo de la manif de CUTV:

Un résumé de la Convergence des Luttes Anti-Capitalistes

Traduit de l’anglais de sabotage media, 6 mai 2013

[Espagne] Résumé de la contre-manif antifasciste – Madrid, 1er mai 2013

Compte-rendu de la contre-manifestation à Chueca du 1er mai 

Le 1er mai à 18 heures, diverses organisations fascistes, toutes plus pourries les unes que les autres, ont appelé à une manifestation au départ du Tribunal, zone centrale de Madrid, très près de Chueca.

Le même jour à 17 heures, un rassemblement antifasciste a été prévu Place de Chueca. L’appel a été lancé quelques jours auparavant et sans savoir qui y répondra.

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Bien avant 17 heures, à Chuelca, un large déploiement policier se met en place, de ce fait, le rassemblement fut dès son commencement, conditionné. La stratégie adoptée pour se faire, paraît claire : épuiser les manifestant.e.s et les maintenir à cet endroit jusqu’à ce que se termine la manifestation fasciste. Mais les cris, la bonne humeur, la résistance et la dignité ne faiblissent pas et les camarades, qui durant deux heures furent encerclé.e.s par la police, restèrent uni.e.s et combattant. Aux alentours du rassemblement, divers groupes essayent de rejoindre la place en vain, perdant leur temps et ceux des fascistes.

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De ce que nous savons, il y a eu deux rencontres avec des nazis perdu.e.s. La première, quand deux d’entre eux arrivant en retard à leur rassemblement, furent aperçus rue Fuencarral (une rue piétonne, très commerciale et pleine de gens et de policier.e.s) courant les 200 mètres pour fuir un groupe d’antifascistes, et qui eurent le malheur de tomber nez à nez avec un autre groupe plus bas. Un des nazis a reçu un coup au visage par un casque que lui proposa gentiment un des camarades présent. Ils ont été sauvé par une patrouille de police qui passait pas là, mais voir un nazi demander protection à un flic, alors qu’il a un patch A.C.A.B sur sa veste, ça n’a pas de prix. La deuxième rencontre eu lieu avec le nazi qui apparaît sur les photos (ou qui disparaît, parce qu’il se fond avec ceux qui sont en bleu). Il a eu une bonne frayeur et bien sûr, il a été sauvé par la fourgonnette antiémeute. Comme on peut le voir sur les photos, la fraternisation   a bien eu lieu. À peine la porte s’est-elle ouverte pour laisser descendre les policiers qu’il était déjà monté dedans…

Où est le nazi?

Où est le nazi?

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Quand tout.e.s ceux/celles qui étaient au rassemblement à Chueca quittèrent la place après avoir été fouillé, fiché et photographié pour la plupart, ils/elles rejoignirent les autres groupes, qui étaient tenus à l’écart. Ils se dirigèrent vers le Tribunal où se produisit une altercation avec la police et où deux camarades étaient retenus. Vu qu’apparemment ils allaient être mis en détention, les gens ont barricadé la rue et ont lancé des pierres sorties d’un container destiné à la construction.Les flics ont chargé violemment, tirant des balles en caoutchouc et chassant les manifestants, arrêtant une personne, nous ne savons pas si cette personne était avec le groupe ou non. Les deux camarades qui ont été arrêté.e.s plus tôt ont été libéré.e.s, mais d’autres arrestations Plaza de Jacinto Benavente ont eu lieu, loin des rassemblements et longtemps après.

Solidarité avec les détenu-e-s.

Contre le système, démocratique ou fasciste. Pour l’anarchie.

Traduit de l’espagnol (es.contra-info) par La Voz de la Libertad

[Suisse] Rébellion à la prison de Champ-Dollon – Genève, 3 et 4 mai 2013

Double incident détenus-gardiens ce week-end

Deux prisonniers de Champ-Dollon, menaçants, ont été placés en cellule forte. Ils ont frappé au visage deux gardiens et fracturé le pouce d’un troisième.

Sur fond de surpopulation carcérale, le double incident tombe à pic pour illustrer l’insécurité que dénonce le syndicat policier. A deux reprises ce week-end, des détenus s’en sont pris aux gardiens. Les prisonniers concernés sont des habitués: le 8 avril, ils s’étaient barricadés dans un étage avec dix autres mutins, avant d’être mâtés par la police.

Vendredi soir, d’abord, l’un d’eux menace d’incendier sa cellule. L’arrivée d’un troisième co-détenu l’excède. Il vocifère, insulte. Son placement en cellule forte est décidé. Une fois son transfert réalisé, il frappe au visage deux surveillants. Ce heurt en appelle un autre, samedi. Un second individu, révolté par l’épisode, se rebelle. La sanction est identique, les dégâts différents: un maton a le pouce fracturé. «Les faits ont été dénoncés au procureur général», indique le directeur des lieux, Constantin Franziskakis. Les récalcitrants, eux, écopent de dix et cinq jours de cachot.

Leur presse carcérale – 20min.ch (Jérôme Faas), 07/05/2013 à 06h45

[Contre-culture] Actus de Prince Ringard et quelques ouvrages pour mieux combattre le fascisme

L’AUTODAFE : UNE SPECIALITE DES NEONAZIS.

MIEUX CONNAÎTRE L’EXTRÊME DROITE POUR MIEUX LA COMBATTRE

En 2012 les fascistes du Bloc Identitaire brûlent mes bouquins en live et ils accompagnent leur vidéo d’un discours raciste, islamophobe et homophobe. L’événement est anecdotique mais un petit historique sur l’autodafé s’impose. L’autodafé remonte à l’Antiquité, il réapparaît sous l’inquisition et il atteint son apogée dans l’Allemagne de Hitler et dans l’Italie de Mussolini. Le geste de brûler des livres se cristallise au sein de l’extrême-droite et l’autodafé rejoint dans la forme comme dans l’esprit les profanations de lieux de culte, (pour mémoire le cimetière de Carpentras). Ce n’est pas une simple provocation, c’est un acte fasciste assumé et un encouragement à la haine raciale. C’est aussi le signe fort de l’appartenance à un groupe.

Mieux connaître l’extrême-droite, pour mieux la combattre : Les ouvrages suivants me paraissent essentiels (Edition Syllepse) :

  • « La Galaxie Dieudonné”……………………………… Briganti/Dechot/Gautier
  • “Les extrêmes-droite en France”…………………… J-Paul Gautier
  • “Un Trotskiste dans l’enfer nazi”………………… Jean-René Chauvin
  • “Le train des fous……………………………………… Pierre Durand
  • “Fascisme et grand capital”…………………………. Daniel Guérin
  • Les Kapos d’Autschwitz……………………………… Charles Liblan

En vrac :

Heureux d’apprendre que ma nouvelle : “La fille des Aurès” est traduite en langue arabe (La fille des Aurès se trouve dans mon livre « La mémoire du chien« ).

Notre compil ALERTA ANTIFASCISTA sort en digi-pack avec un livret. Le dessin de jaquette est l’oeuvre de Nolly. L’album sera disponible en juillet. Le morceau le plus ancien date de 1962, c’est une chanson sur la guerre d’Algérie. Le plus récent date de 2008. “Libertad” et “La peste brune” on été réenregistrées en raison d’une prise de son moyenne sur les bandes originales trop anciennes.

On a passé un grand moment en Belgique et il est évident que nous reviendrons en 2014 à Gand, Bruxelles et Liège avec une petite escale à Lille, affaire à suivre.

Au mois de mai ça fera 13 concerts en Suisse, en Bretagne, dans le Sud et dans l’Est pour environ 7000 kms. C’est beaucoup, mais quand on aime on ne compte pas.

A demain sur la lune.

JC/Mousse.

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Transmis par mail, 6 mai 2013

[Mexique] Femmes du cas Atenco, 7 ans après: « Nous ne pourrons réparer ce qui est cassé que si nous continuons à nous organiser » (Italia Mendez)

À Atenco : « Nous ne pourrons réparer ce qui est cassé que si nous continuons à nous organiser ».

Italia Méndez

« Plan d’une extermination : écraser l’herbe, arracher tout, depuis la racine jusqu’à la dernière plante vivante, arroser la terre avec du sel. Après, tuer la mémoire de l’herbe. Pour coloniser les consciences, pour les supprimer ; pour les supprimer, les vider du passé. Annihiler tout témoignage qui rappelle que dans la contrée il y a eu autre chose que du silence, des prisons et des tombes. Il est interdit de s’en souvenir… »

Eduardo Galeano

barmarMexico. En 2002, avec le soutien d’organisations et de collectifs, le Front des Villages en Défense de la Terre (FPDT) a réussi à arrêter le projet économique le plus ambitieux du mandat de Vicente Fox Quesada, alors président du Mexique : la construction du nouvel aéroport international de Mexico qui s’étendait sur 4.550 hectares de terres de culture confisquées par le gouvernement fédéral sur le terrain communal de San Salvador Atenco, moyennant une indemnisation de sept pesos (moins d’un euro) par mètre carré.

La lutte des paysans du FPDT est devenue un exemple d’organisation et, surtout, de victoire. La légitimité de leur combat, leur capacité d’organisation et la solidarité nationale et internationale ont été les éléments clefs qui ont permis d’arrêter non seulement l’État et tous ses appareils, mais aussi le capital, puisque des centaines d’entreprises se frottaient déjà les mains en espérant obtenir de grands bénéfices du pillage des biens communaux.

En 2006 naît l’Autre Campagne, un mouvement national rassemblant des milliers de personnes adhérentes à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale. Sur tout le territoire national, elle émerge comme un mode d’organisation qui doit constituer une alternative à la logique électorale des candidats alors engagés dans la campagne. Elle se dresse, provocante et dangereuse pour le pouvoir.

C’est dans ce contexte que, les 3 et 4 mai 2006, le terrorisme d’Etat s’est abattu à Texcoco et à San Salvador Atenco. Par la répression politique, le sang et la prison, le pouvoir a décidé de mettre fin au cheminement de l’Autre Campagne. Tout a commencé par un conflit ciblé entre de petits producteurs de fleurs et de légumes et les autorités municipales de Texcoco : celles-ci niaient le juste droit des premiers à travailler en commercialisant leurs productions sur la voie publique. Le FPDT, toujours solidaire des autres luttes, accompagnait les producteurs et jouait le rôle d’interlocuteur.

Bilan de la répression : Javier Cortés Santiago et Alexis Benhumea assassinés par la police, 207 personnes torturées et emprisonnées, des centaines de perquisitions, cinq personnes d’autres pays – survivantes de la répression – expulsées, la persécution politique et judiciaire des membres du FPDT, l’utilisation de la torture sexuelle contre nous, les femmes détenues. La classe politique dans sa totalité a légitimé les faits de diverses manières, il y a eu des applaudissements retentissants et des silences complices.

La répression politique a pour but très concret la désarticulation, par la terreur, de toute organisation qui s’oppose aux intérêts de l’État et au pouvoir économique. L’objectif principal est d’empêcher les personnes d’identifier les buts que poursuit la répression, afin d’annuler leur capacité de défense et de confrontation.

L’utilisation de la torture sexuelle est un outil de contrôle social si puissant que non seulement il affecte d’une manière directe les femmes survivantes, mais il a aussi des répercussions sur la famille, les collectifs ou les organisations et, naturellement, sur la société. Depuis l’opération policière à Atenco, l’État a nié qu’il y ait eu des femmes torturées sexuellement. Face à des preuves irréfutables, il a déclaré avec insistance que ce qui était arrivé aux femmes sur le parcours vers la prison de Santiaguito, à Toluca, État du Mexico, était le fait d’actes isolés, accomplis par une paire de policiers nerveux et qui avaient agi de leur propre chef. Or, il s’agit en réalité d’une stratégie délibérée à l’encontre des femmes, qui a été employée pendant les deux jours qu’a duré la répression.

La préméditation, l’intentionnalité et l’impunité prouvent que cette atteinte au corps des femmes, mise en œuvre à des moments très précis, vise à envoyer un message brutal à l’« ennemi » en répandant le sentiment de culpabilité, la stigmatisation et la peur.

Dans notre expérience, l’appui mutuel nous a permis de mettre en évidence les buts et les principes de la torture sexuelle. Lorsque nous nous sommes retrouvées toutes ensemble dans la prison de Santiaguito, plusieurs d’entre nous ont décidé d’écrire leur témoignage. Nous avons choisi de transformer la culpabilité et la honte en responsabilité et de désigner les coupables. La divulgation de l’atteinte à nos corps, de nos visages et de nos noms nous a permis de casser le silence. Nous savions que cela ne suffirait pas, mais c’étaient nos premiers pas dans un chemin si long et si sinueux qu’il ne pouvait être parcouru que collectivement.

Le rôle de la dénonciation sociale, tant en 2006 qu’aujourd’hui, a été fondamental. Lorsque nous étions isolées, nos moyens de communication étaient des morceaux de papier mais des centaines de voix ont été le haut-parleur de nos paroles et les récits d’horreur ont acquis une valeur réparatrice : l’innommable, l’inénarrable s’écoutait à haute voix, peu à peu se dissipait le tabou qui consiste à parler de quelque chose de si intime. La honte disparaissait. Nous avons refusé le rôle que les responsables nous avaient attribué et surmonté la culpabilité et la peur, à travers un accompagnement psychologique et un travail collectif.

Face à la répression, d’innombrables manifestations de protestation ont eu lieu, et de grands efforts organisationnels ont été réalisés en vue de la libération de prisonnières et de prisonniers. La peur était coûteuse en énergie et beaucoup de personnes ont renoncé à la participation politique, quelques groupes se sont désarticulés, le tissu social s’est déchiré. Intimider la société à travers le châtiment exemplaire de ceux et celles qui luttent : ce message avait été envoyé, renforcé encore par l’impunité des coupables, la dilution de leur responsabilité l’idée que « rien ne peut être fait face au pouvoir de l’État ».

Découvrir l’étendue de la répression a été réellement dévastateur. Comment recomposer le tissu social ? Comment combattre la peur ? Comment nous reconstruire ?

Certaines d’entre nous insistent sur la nécessité de mettre en évidence les instruments du contrôle social par l’État, et de multiplier les discussions autour de cette problématique. À cette fin, nous avons lancé depuis l’été 2008 « Une campagne contre la répression politique et la torture sexuelle », en cheminant main dans la main avec des organisations et des collectifs qui ouvraient leurs espaces à ces réflexions. Cette campagne vise à mettre au jour les conséquences de la répression, telles qu’elles ont été vécues sur le plan individuel et collectif.

Analyser avec distance les mécanismes répressifs nous permet de nous placer dans un rôle actif, et nous rend capables de leur faire face sans abandonner nos luttes et nos idéaux.

Ces mécanismes obéissent à des stratégies définies selon les effets que l’on cherche à provoquer dans la population, auprès des organisations et des individus. Ils ne sont pas furtifs et encore moins aléatoires. La répression à San Salvador Atenco n’a pas eu lieu par hasard : transformer un modèle d’organisation, de résistance et de victoire en symbole de mort, de torture et de prison, met en évidence l’intérêt du Pouvoir à déformer notre perception, arrêter à tout prix l’Autre Campagne et tatouer dans notre peau le message de la défaite.

Après six ans de résistance nous continuons à construire la mémoire collectivement, en cherchant une réparation, non seulement de nous-mêmes, mais aussi du tissu social, des organisations et des collectifs qui nous accompagnent. Nous réclamons justice, mais pas uniquement par la juridictionnalisation de notre cas à travers des instruments internationaux, puisque nous savons qu’il n’y a pas de justice à attendre des institutions.

Nous ne pouvons réparer ce qui est cassé que si nous continuons à nous organiser, en luttant pour l’autonomie et la liberté.

Aujourd’hui, comme il y a six ans, les hommes politiques lancent leurs campagnes électorales pleines de mensonges et de faux-semblants. Aujourd’hui, comme il y a six ans, nous insistons : notre lutte ne se borne pas aux formes politiques d’en haut, nous continuons notre chemin sans nous contenter du « moins pire ». L’idéal de liberté ne s’efface pas : malgré la répression, nous sommes toujours debout.

*Âgée de 27 ans, Bárbara Italia Méndez a été arrêtée le 4 mai 2006 au matin dans une maison de San Salvador Atenco, dans l’État de Mexico, où elle s’était réfugiée pour échapper à la police. Elle s’était rendue de Mexico à San Salvador Atenco après avoir appris qu’un mineur avait été tué et que des manifestations et des affrontements avec la police avaient eu lieu. Selon son témoignage, des membres de la Policía Federal Preventiva (PFP, Police fédérale préventive) ont fait irruption dans la maison et l’ont arrêtée sans aucune explication. Les policiers lui ont tiré les cheveux, l’ont obligée à s’accroupir et l’ont rouée de coups ; elle a été blessée à la tête et présentait de multiples contusions. Son chemisier remonté sur la tête, elle a été ensuite contrainte de monter dans un véhicule de la police et de s’allonger sur d’autres détenus. Pendant le trajet jusqu’à la prison de Santiaguito près de Toluca, dans l’État de Mexico, elle a dû enlever ses vêtements, a été passée à tabac, menacée, a subi des agressions sexuelles et été violée à l’aide de différents objets par des membres de la police de l’État sous les encouragements de leurs collègues.

Texte d’Italia Méndez, écrit fin 2012.

Traduit par les trois passants

Merci à Valérie pour les corrections

Voir aussi: Lettre de Mariana Selvas envoyée pour la journée du samedi 20 avril 2013, dans le cadre de la semaine internationale de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques qui a eu lieu à Paris

Transmis par mail, 5 mai 2013

[Mexique] Nouvelles spéciales : Journées de mobilisations pour la libération des prisonnier-e-s – Avril 2013.

Nouvelles spéciales : Journées de mobilisations pour la libération des prisonnier-e-s, avril 2013.

Journées de mobilisations pour la libération de prisonnier-e-s de la Sexta au Mexique et dans le monde.

Du 15 au 20 avril, de nombreuses manifestations, événements, marches, actions de solidarité pour la libération de Patishtán et des compagnons et compagnes de la Sexta ont eu lieu au Mexique et ailleurs. Suite aux rencontres européennes de solidarité avec les zapatistes et ceux et celles qui luttent en-bas et à gauche, au Mexique et partout dans le monde, plusieurs collectifs de solidarité ont considéré que nous ne devons pas oublier les compagnons et compagnes kidnappé-e-s par les États répressifs, quel que soit le lieu. Ainsi les collectifs présents lors de ces rencontres européennes des 2 et 3 février 2013 à Paris, ont lancé l’idée de manifester chacun à son niveau et dans son lieu de lutte le 17 avril, date choisie en référence à la Journée du Prisonnier Palestinien instituée en 1975. Il s’agit de rappeler à l’opinion publique que des femmes et des hommes sont encore détenu-e-s pour leurs idées et convictions politiques.

Au Mexique, le Réseau contre la Répression et pour la solidarité constitué de collectifs, groupes et individus adhérents à la Sixième Déclaration zapatiste a lancé un appel à manifester le 17 avril. Il lance des journées d’action globale  pour la liberté des prisonnier-e-s politiques et rappelle les compagnons et compagnes de la Sexta qui se trouvent encore enfermé-e-s : Rosa López Díaz, María de los Angeles Hernandez, Alberto Patishtán Gómez, Rosario Díaz Mendez, Pedro López Jiménez, Alejandro Díaz Santiz, Alfredo López Jiménez, Juan Collazo Jiménez, Enrique Gómez Hernández, Juan Díaz Lopez, Juan López Gonzales, Benjamin López Aguilar, Antonio Estrada Estrada, Miguel Vazquez Deara, Miguel Demeza Jiménez,Alvaro Sebastian Ramírez, Máximo Mojica Delgado, Santiago Nazario Lezma et Antonio Díaz Banderas.

Au même moment, des collectifs en Espagne, Italie, France, au Royaume-Uni, au Pays Basque se mobilisent à leur niveau et dans leur espace de résistance… La lutte pour la libération de compagnons adhérents à la Sexta a son propre temps, son propre chemin, sa propre histoire et son propre parcours. Cependant, pendant ces jours-là, les mobilisations et initiatives convergent et se renforcent en faisant pression auprès de ceux qui, là-haut, font la loi et décident à leur guise du sort de compagnons et compagnes emprisonné-e-s. Mais ces mobilisations convergent aussi et surtout pour dire haut et fort aux compagnes et compagnons qu’ils ne sont pas seuls et que la mobilisation en dehors est plus forte que jamais !

*Mobilisations pour la libération du professeur tzotzil Alberto Patishtán, l’organisation de la Voix de l’Amate et Solidaires, un long chemin de lutte :

Le 6 mars dernier, depuis la prison numéro 5 de San Cristóbal de Las Casas au Chiapas, Patishtán déclarait :  « Nous sommes gouvernés par l’injustice » (1), après avoir appris que les magistrats de la Première Chambre de la Cour Suprême de Justice (SCJN) avaient refusé que le plus haut tribunal puisse considérer son cas, prétendant que celui-ci ne présentait pas d’éléments suffisants pour mériter leur attention. Une réponse forte et solidaire s’est répandue au Mexique et ailleurs. Or, la Cour Suprême de Justice de la Nation Mexicaine ne s’attendait pas à la réaction sociale qu’a soulevée sa réponse négative concernant la révision du cas de Patishtán – a signalé son avocat en annonçant en même temps la nouvelle campagne internationale pour exiger la liberté du professeur tzotzil.

Depuis la prison numéro 5 de San Cristobal de Las Casas au Chiapas, Patishtan a convoqué une nouvelle étape de mobilisations du 20 mars au 19 avril. Ainsi, il lance un appel à manifester face aux ambassades et consulats du Mexique à l’étranger, appelle à mener des actions parallèles à celles réalisées dans son village natal « El Bosque », qui demande depuis douze ans sa libération.

Il faut se rappeler que peu après la décision de la Cour Suprême, les compagnons et compagnes solidaires de la Voix de l’Amate avaient publié plusieurs communiqués et mené un jeûne en demandant la libération d’Alberto et celle de tous les compagnons organisés en prison, adhérents à la Sexta. «  Malgré ce nouveau coup d’injustice, je ne renoncerai pas », a déclaré Patishtán dans son appel aux collectifs solidaires, étudiants, ouvriers, communautés, en exigeant la libération de tous les compagnons et compagnes de l’organisation de la Voix de l’Amate et solidaires. (2)

Patishtán est enfermé depuis douze ans déjà, accusé d’avoir assassiné sept policiers dans une embuscade en juin 2000. Une fois jugé, le cas est resté dans l’oubli, sans faire l’objet d’une enquête ni pendant l’arrestation ni après;c’était bien ça l’idée de ceux qui veulent que rien ne se sache, pour continuer de priver de liberté notre compagnon passé par cinq prisons différentes, dont une de haute sécurité dans l’État de Sinaloa. Les autres compagnons organisés ont été condamnés également pour délits fédéraux et font face à des accusations telles que kidnapping, vol, meurtre, homicide, dans une tentative évidente de ne pas les reconnaître comme prisonnier-e-s de lutte ou comme prisonniers politiques. Comme Patishtán, tous et toutes sont des indigènes. Ils n’ont eu accès ni à un traducteur, ni à un avocat connaissant leur langue tzotzil durant leur déclaration et leur procès. Ils ont tous été torturés ; certains ont été portés disparus pendant plusieurs jours, la majorité a été obligée sous torture de signer des aveux, d’autres ont été obligés de signer des feuilles blanches et ils sont tous condamnés à de lourdes peines qui vont de 25 à 60 ans de prison.

Le professeur Martín Ramírez, porte-parole du mouvement de « El Bosque » a déclaré : « Si seulement les accords de San Andres que le gouvernement mexicain a signés avec l’EZLN avaient été appliqués, Patishtán serait libre, car nous aurions une justice meilleure pour les indigènes. Nous ne comprenons pas pourquoi les mêmes pratiques continuent depuis 200 ans. Nous sommes au XXI siècle et la torture continue à s’appliquer ainsi que le mépris, comme ce fut le cas avec la Cour Suprême de justice qui a méprisé le cas d’Alberto. Le compagnon est un prisonnier politique et est enfermé pour avoir dénoncé publiquement la corruption de la mairie présidée par le PRI à cette époque ». (3)

Après la décision d’incompétence de la Cour Suprême de justice, une des possibilités est que le cas d’Alberto soit reçu par le tribunal collégial à Tuxtla Gutiérrez dans l’État du Chiapas, qui devra déterminer si la défense a raison ou pas. Dans l’attente d’une solution juridique, la pression s’exerce à un autre niveau, par la voie solidaire au travers de manifestations, événements, actions, piquets de protestation, émissions radio, lettres de soutien, dénonciations auprès des instances consulaires et cela malgré la pression gouvernementale pour arrêter les mobilisations massives du 19 avril -date du quarante-deuxième anniversaire de Patishtán et jour de la visite du président mexicain Enrique Peña Nieto au Chiapas. Peu avant la visite du mandataire, le gouverneur de l’État du Chiapas Manuel Velasco s’est même rendu personnellement à la prison numéro 5 de San Cristóbal de las Casas, pour s’entretenir avec le professeur Patishtán et les membres de l’organisation de prisonniers de la Voix de l’Amate et solidaires. Il s’est engagé à rechercher leur libération. (4)

*Le 19 avril a été une journée intense de mobilisations, une journée profonde de solidarité, de rage et d’engagement, une manifestation massive de quinze à dix-huit mille personnes selon certaines sources, composée en majorité par des indigènes tzotziles, à Tuxtla Gutiérrez, Chiapas. Un groupe de huit mille professeurs s’est joint et a pris part à l’exigence de liberté pour Patishtán. La foule a paralysé la ville plusieurs heures, les manifestants se sont arrêtés devant le siège du conseil général du pouvoir judiciaire, la rue a été occupée totalement par les indigènes qui, accompagnés de flûtes, guitares et tambours, composaient cette manifestation très diverse. Certains cortèges portaient des croix symbolisant les morts du massacre d’Acteal. Hommes et femmes venu-e-s de Pantelhó, Huitiupán, Simojovel, Chenalhó, San Andrés, Zinacantán, Huixtán, Chamula, San Cristóbal de las Casas du village de « El Bosque », n’ont pas cessé de crier pour la liberté du professeur pendant toute la marche.(5)

*Des manifestations diverses se sont jointes à cette exigence de liberté. De nombreuses émissions de radio ont eu lieu au Mexique et ailleurs. A Mexico, une manifestation a également été organisée, ainsi qu’une action sur Tweeter, intitulée :  acción #LibertadPatishtan, à laquelle ont participé 17 400 personnes. Une campagne de lettres a été également suivie et au total, plus de 4686 lettres ont été envoyées aux magistrats pour exiger la libération du professeur.(6)

Au niveau international, plusieurs mobilisations se sont jointes à cet appel ; il y a eu des mobilisations au consulat du Mexique au Canada, devant les ambassades mexicaines à Madrid, au Royaume Uni, à Chicago, Valence, Barcelone et Bilbao.

En France, dans le cadre de la semaine internationale de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques qui a eu lieu du 14 au 21 avril 2013, deux événements ont été organisés concrètement pour la liberté de compagnons et compagnes adhérents à la Sexta. Le 17 avril, plusieurs collectifs ont organisé une soirée intitulée « 520 ans de résistance », dédiée aux prisonniers de la Sexta au Mexique, aux prisonniers amérindiens aux Etats-Unis (Leonard Peltier – Oso Blanco) et aux prisonniers mapuches. Lors de cette soirée, nous avons évoqué plus en détail le cas d’ Alberto Patishtán et avons également projeté un petit film sur la lutte menée dans sa communauté d’El Bosque. Nous avons parlé de la situation d’Alvaro Sebastian Ramirez et projeté le film du lancement de sa campagne internationale.

Le 20 avril était une journée spéciale dédiée surtout aux femmes prisonnières et ex- prisonnières, quel que soit le moment, quel que soit le lieu, à nos compagnes Rosa Lopez Diaz et Maria de Los Angeles Hernandez, à nos compagnes ex-prisonnières torturées sexuellement par l’État mexicain en 2006, à Atenco, toujours debout et en lutte: Mariana Selvas Gómez, Georgina Edith Rosales Gutiérrez, María Patricia Romero Hernández, Norma Aidé Jiménez Osorio, Claudia Hernández Martínez, Ana María Velasco Rodríguez, Yolanda Muñoz Diosdada, Cristina Sánchez Hernández, Patricia Linares, Suhelen Gabriela Cuevas Jaramillo et Bárbara Italia.

Lors de cette journée internationale de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques, nous voulions donner une place spéciale à l’évocation de la résistance des femmes prisonnières et ex-prisonnières. Finalement, nous avons présenté une performance intitulée « Femmes prisonnières -Solidaridad », que nous avons construite à partir d’échanges (lettres, réflexions, passages du journal en prison, pensées) avec notre compagne ex-prisonnière et adhérente à la Sexta, Mariana Selvas, que nous remercions chaleureusement pour ce tissage collectif.

Mariana a été arrêtée le 4 mai 2006 à San Salvador Atenco, dans l’État de Mexico. Pendant le trajet jusqu’à la prison, elle a été tabassée, menacée de mort et a subi des agressions sexuelles commises par des membres de la police de l’État.

Et la lutte continue, la rage et la solidarité aussi….

*De la journée à la semaine de la Semaine internationale de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques :

A Paris, depuis 2008, différentes organisations participent à la mise en place de cette solidarité en exigeant la reconnaissance du statut de prisonnier politique partout dans le monde mais aussi, et surtout, la libération de ces prisonniers.

Cette année, conscient-e-s que la mobilisation se doit d’être large et de prendre en compte la diversité des situations, nous avons décidé de consacrer une semaine entière à la question des prisonnières et prisonniers politiques. Celle-ci s’est finalement déroulée du 14 au 20 avril dans différents lieux. Cette année, nous avons été nombreux à participer et avons convergé ensemble avec l’Académie des Arts et Culture du Kurdistan, l’Association des familles des prisonniers et des disparus sahraouis, Associu Sulidarità (Corsica), le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal, le Comité de Solidarité avec le Peuple Basque, le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte, le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques, le Groupe de Soutien à Leonard Peltier, le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits Humains au Sahara Occidental (CORELSO), Les trois passants (Mexique), Libération Irlande, la Maison du Tamil Eelam, le Secrétariat International de la CNT, Sortir du colonialisme, Terre et Liberté pour Arauco. Nous ne sommes pas tou-tes là, il manque les prisonnières et les prisonniers ! Par les trois passants. Merci à Valerie et à Val pour les corrections.

Plusieurs lettres de prisonnier-e-s nous ont été envoyées pour la semaine internationale de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques, cliquez ici

Plus d’infos sur les prisonnier-e-s de la Sexta

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Sources:

Reçu par mail, 03/05/2013