[Grèce/Contre le projet minier en Chalcidique] Dégager la société minière et sa milice par tous les moyens – Halkidiki, 12 mai 2013

Grèce : neuf blessés lors d’une manifestation contre un projet de mine d’or

Neuf personnes ont été blessées dimanche au cours d’une manifestation contre un projet controversé de mine d’or en Chalcidique, dans le nord-est de la Grèce, a rapporté l’agence de presse grecque ANA.

16-25-2--3-thumb-large-thumb-large

Le projet lancé en 2011 par Hellenic Gold, filiale grecque du groupe canadien Eldorado Gold, suscite l’opposition d’associations qui protestent contre les conséquences qu’aurait la mine sur l’environnement de la Chalcidique, une région boisée et touristique.

Huit hommes de la police anti-émeutes et une militante ont été blessés lors de la manifestation de dimanche, selon ANA, une agence de presse gouvernementale.

Quatre des policiers blessés l’ont été par des tirs, a indiqué une source policière. Trois personnes ont été interpellées à la suite des heurts, selon cette source.

1

« Tirer sur des policiers en Chalcidique est une atteinte grave à l’état de droit dans notre pays« , a déclaré dans un communiqué le ministre de l’Ordre public, Nikos Dendias.

Les rassemblements pour réclamer l’arrêt du projet ont commencé depuis que le gouvernement grec a donné en 2011 à Hellenic Gold l’autorisation de commencer à creuser en Chalcidique.

Les opposants considèrent que l’entrée en activité de la mine causerait des dommages irréparables à l’environnement, épuisant et contaminant les nappes phréatiques et polluant la région avec des substances chimiques nocives comme le plomb, le cadmium, l’arsenic et le mercure.

Plusieurs rassemblements d’opposants ont eu lieu ces derniers mois.

En février, des militants ont lancé des cocktails Molotov sur le site, blessant un garde et endommageant des équipements.

En avril, des habitants de la région en colère ont saccagé un commissariat, accusant la police d’avoir fait un usage excessif de la force lors de l’arrestation de deux personnes soupçonnées d’avoir participé à l’attaque de février.

Le gouvernement grec soutient le projet, censé créer des centaines d’emplois alors que la Grèce est en récession et connaît un taux de chômage de 27%.

La Chalcidique est une péninsule très pittoresque et appréciée des touristes, particulièrement en provenance de Russie et des pays balkaniques voisins de la Grèce.

Leur presse – Les Echos (AFP), 12/05/2013 à 21h36

D’après econews.gr, les affrontements ont débuté alors que plusieurs engins de la société minière Hellenic Gold venaient d’investir la zone. Les flics ont alors violemment réprimé les militant.es, les chassant à travers les montagnes. Une enquête est ouverte pour identifier le tireur au fusil de chasse.

Le site des opposantEs à la mine d’or: nogoldthess.espivblogs.net

[Chili] La rage étudiante ne faiblit pas: la manif pour la gratuité scolaire se termine en émeute – 8 mai 2013

Ce 8 mai 2013, environ 80.000 étudiant.e.s chilien.ne.s (37.500 selon les flics) sont de nouveau descendu.e.s dans les rues en criant entre autre « l’éducation chilienne n’est pas à vendre » pour exiger une éducation gratuite et publique.

Le maire de Santiago, Antonio Peribonio, a déclaré lors d’une conférence de presse que 73 manifestant.e.s avaient été arrêté.e.s, dont 4 pour possession d’engins incendiaires et 1 autre pour avoir transporté un récipient qui semblait contenir de l’acide.  3 policiers auraient été blessés.

Vers la fin de la manifestation, des affrontements ont éclaté entre encapuchados et la police anti-émeute. Une barrière de sécurité a été brûlée et un journaliste de CNN Chili s’est fait agressé. Des commerces ont également été pillés.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Des manifs ont eu lieu dans plusieurs villes à travers le pays, comme à Temuco, Concepcion, Valparaiso…

Une vidéo de la manif (via @rsumen on twitter):

La veille, mardi 7 mai, des encapuchados ont monté des barricades à travers les rues dans le secteur de l’université de Santiago (USACH).  Ils ont bloqué la rue Alameda (artère commerciale de Santiago) en mettant le feu à des barricades. Les flics sont intervenus en utilisant gaz lacrymo et canon à eau. S’étant réfugiés dans les locaux de la faculté, les émeutiers leur ont ensuite balancés différents projectiles.. On ignore s’il y a eu des arrestations.

Les 11 et 25 avril dernier, étudiant.e.s et lycéen.ne.s étaient également descendu.e.s dans la rue et les manifs s’étaient également terminées en affrontements.

Traduit librement de la presse chilienne, 07 & 08/05/2013

[Québec] Compte-rendu de la journée du 1er mai anti-capitaliste à Montréal

Cette année pour le 1er mai, deux marches, une partant de l’ouest avec comme banderoles de tête  « Pour un monde sans patrons, ni flics, ni prisons » ainsi que « sud-ouest contre le capitalisme, le 1er mai et tous les jours« , et une autre menée par une banderole « sabotage / grève sauvage« , devaient se rejoindre devant l’hôtel de ville à 18h00 pour ensuite marcher uni jusqu’au club privé 357c, où la lie de l’Etat, de la mafia et des affaires se réunissent pour planifier secrètement la manière par laquelle ils vont tou.te.s nous baiser.

L’ambiance était très festive que des centaines de personnes se sont rassemblées Place Jacques-Cartier à côté de la mairie. Il y a eu un petit discours et la tension a commencé à augmenter à mesure que les charges de flics ont commencé à provoquer la foule, en attaquant au hasard les gens avec des matraques et bloquant l’accès à la rue. Les gens ont finalement fait leur chemin à travers et se sont dirigés dans le vieux Montréal. La marche a pris fin 20 minutes plus tard quand les flics ont chargé et encerclé quelques 450 personnes avant même d’avoir pu s’approcher de Club 357c.

447 personnes ont reçu 635 $ d’amendes du règlement antiprotest P6, après avoir été menottées et détenues pendant huit heures, ambiance électrique au moment où ils/elles sont sorti.e.s du bus à la station de police Langelier. Six personnes ont également été arrêtées et font face à diverses accusations criminelles, de voies de fait contre un agent de police pour violation des conditions.

Des personnes se sont réunies pour une veillée nocturne à l’extérieur du poste de police Langelier, attendant leurs proches et/ou en solidarité avec les détenu.e.s. Le rassemblement a été poussé loin de l’entrée par les flics mais est resté proche jusqu’à ce que la dernière personne souffrant de déshydratation soit libérée.

Une vidéo de la manif de CUTV:

Un résumé de la Convergence des Luttes Anti-Capitalistes

Traduit de l’anglais de sabotage media, 6 mai 2013

[Mexique] Femmes du cas Atenco, 7 ans après: « Nous ne pourrons réparer ce qui est cassé que si nous continuons à nous organiser » (Italia Mendez)

À Atenco : « Nous ne pourrons réparer ce qui est cassé que si nous continuons à nous organiser ».

Italia Méndez

« Plan d’une extermination : écraser l’herbe, arracher tout, depuis la racine jusqu’à la dernière plante vivante, arroser la terre avec du sel. Après, tuer la mémoire de l’herbe. Pour coloniser les consciences, pour les supprimer ; pour les supprimer, les vider du passé. Annihiler tout témoignage qui rappelle que dans la contrée il y a eu autre chose que du silence, des prisons et des tombes. Il est interdit de s’en souvenir… »

Eduardo Galeano

barmarMexico. En 2002, avec le soutien d’organisations et de collectifs, le Front des Villages en Défense de la Terre (FPDT) a réussi à arrêter le projet économique le plus ambitieux du mandat de Vicente Fox Quesada, alors président du Mexique : la construction du nouvel aéroport international de Mexico qui s’étendait sur 4.550 hectares de terres de culture confisquées par le gouvernement fédéral sur le terrain communal de San Salvador Atenco, moyennant une indemnisation de sept pesos (moins d’un euro) par mètre carré.

La lutte des paysans du FPDT est devenue un exemple d’organisation et, surtout, de victoire. La légitimité de leur combat, leur capacité d’organisation et la solidarité nationale et internationale ont été les éléments clefs qui ont permis d’arrêter non seulement l’État et tous ses appareils, mais aussi le capital, puisque des centaines d’entreprises se frottaient déjà les mains en espérant obtenir de grands bénéfices du pillage des biens communaux.

En 2006 naît l’Autre Campagne, un mouvement national rassemblant des milliers de personnes adhérentes à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale. Sur tout le territoire national, elle émerge comme un mode d’organisation qui doit constituer une alternative à la logique électorale des candidats alors engagés dans la campagne. Elle se dresse, provocante et dangereuse pour le pouvoir.

C’est dans ce contexte que, les 3 et 4 mai 2006, le terrorisme d’Etat s’est abattu à Texcoco et à San Salvador Atenco. Par la répression politique, le sang et la prison, le pouvoir a décidé de mettre fin au cheminement de l’Autre Campagne. Tout a commencé par un conflit ciblé entre de petits producteurs de fleurs et de légumes et les autorités municipales de Texcoco : celles-ci niaient le juste droit des premiers à travailler en commercialisant leurs productions sur la voie publique. Le FPDT, toujours solidaire des autres luttes, accompagnait les producteurs et jouait le rôle d’interlocuteur.

Bilan de la répression : Javier Cortés Santiago et Alexis Benhumea assassinés par la police, 207 personnes torturées et emprisonnées, des centaines de perquisitions, cinq personnes d’autres pays – survivantes de la répression – expulsées, la persécution politique et judiciaire des membres du FPDT, l’utilisation de la torture sexuelle contre nous, les femmes détenues. La classe politique dans sa totalité a légitimé les faits de diverses manières, il y a eu des applaudissements retentissants et des silences complices.

La répression politique a pour but très concret la désarticulation, par la terreur, de toute organisation qui s’oppose aux intérêts de l’État et au pouvoir économique. L’objectif principal est d’empêcher les personnes d’identifier les buts que poursuit la répression, afin d’annuler leur capacité de défense et de confrontation.

L’utilisation de la torture sexuelle est un outil de contrôle social si puissant que non seulement il affecte d’une manière directe les femmes survivantes, mais il a aussi des répercussions sur la famille, les collectifs ou les organisations et, naturellement, sur la société. Depuis l’opération policière à Atenco, l’État a nié qu’il y ait eu des femmes torturées sexuellement. Face à des preuves irréfutables, il a déclaré avec insistance que ce qui était arrivé aux femmes sur le parcours vers la prison de Santiaguito, à Toluca, État du Mexico, était le fait d’actes isolés, accomplis par une paire de policiers nerveux et qui avaient agi de leur propre chef. Or, il s’agit en réalité d’une stratégie délibérée à l’encontre des femmes, qui a été employée pendant les deux jours qu’a duré la répression.

La préméditation, l’intentionnalité et l’impunité prouvent que cette atteinte au corps des femmes, mise en œuvre à des moments très précis, vise à envoyer un message brutal à l’« ennemi » en répandant le sentiment de culpabilité, la stigmatisation et la peur.

Dans notre expérience, l’appui mutuel nous a permis de mettre en évidence les buts et les principes de la torture sexuelle. Lorsque nous nous sommes retrouvées toutes ensemble dans la prison de Santiaguito, plusieurs d’entre nous ont décidé d’écrire leur témoignage. Nous avons choisi de transformer la culpabilité et la honte en responsabilité et de désigner les coupables. La divulgation de l’atteinte à nos corps, de nos visages et de nos noms nous a permis de casser le silence. Nous savions que cela ne suffirait pas, mais c’étaient nos premiers pas dans un chemin si long et si sinueux qu’il ne pouvait être parcouru que collectivement.

Le rôle de la dénonciation sociale, tant en 2006 qu’aujourd’hui, a été fondamental. Lorsque nous étions isolées, nos moyens de communication étaient des morceaux de papier mais des centaines de voix ont été le haut-parleur de nos paroles et les récits d’horreur ont acquis une valeur réparatrice : l’innommable, l’inénarrable s’écoutait à haute voix, peu à peu se dissipait le tabou qui consiste à parler de quelque chose de si intime. La honte disparaissait. Nous avons refusé le rôle que les responsables nous avaient attribué et surmonté la culpabilité et la peur, à travers un accompagnement psychologique et un travail collectif.

Face à la répression, d’innombrables manifestations de protestation ont eu lieu, et de grands efforts organisationnels ont été réalisés en vue de la libération de prisonnières et de prisonniers. La peur était coûteuse en énergie et beaucoup de personnes ont renoncé à la participation politique, quelques groupes se sont désarticulés, le tissu social s’est déchiré. Intimider la société à travers le châtiment exemplaire de ceux et celles qui luttent : ce message avait été envoyé, renforcé encore par l’impunité des coupables, la dilution de leur responsabilité l’idée que « rien ne peut être fait face au pouvoir de l’État ».

Découvrir l’étendue de la répression a été réellement dévastateur. Comment recomposer le tissu social ? Comment combattre la peur ? Comment nous reconstruire ?

Certaines d’entre nous insistent sur la nécessité de mettre en évidence les instruments du contrôle social par l’État, et de multiplier les discussions autour de cette problématique. À cette fin, nous avons lancé depuis l’été 2008 « Une campagne contre la répression politique et la torture sexuelle », en cheminant main dans la main avec des organisations et des collectifs qui ouvraient leurs espaces à ces réflexions. Cette campagne vise à mettre au jour les conséquences de la répression, telles qu’elles ont été vécues sur le plan individuel et collectif.

Analyser avec distance les mécanismes répressifs nous permet de nous placer dans un rôle actif, et nous rend capables de leur faire face sans abandonner nos luttes et nos idéaux.

Ces mécanismes obéissent à des stratégies définies selon les effets que l’on cherche à provoquer dans la population, auprès des organisations et des individus. Ils ne sont pas furtifs et encore moins aléatoires. La répression à San Salvador Atenco n’a pas eu lieu par hasard : transformer un modèle d’organisation, de résistance et de victoire en symbole de mort, de torture et de prison, met en évidence l’intérêt du Pouvoir à déformer notre perception, arrêter à tout prix l’Autre Campagne et tatouer dans notre peau le message de la défaite.

Après six ans de résistance nous continuons à construire la mémoire collectivement, en cherchant une réparation, non seulement de nous-mêmes, mais aussi du tissu social, des organisations et des collectifs qui nous accompagnent. Nous réclamons justice, mais pas uniquement par la juridictionnalisation de notre cas à travers des instruments internationaux, puisque nous savons qu’il n’y a pas de justice à attendre des institutions.

Nous ne pouvons réparer ce qui est cassé que si nous continuons à nous organiser, en luttant pour l’autonomie et la liberté.

Aujourd’hui, comme il y a six ans, les hommes politiques lancent leurs campagnes électorales pleines de mensonges et de faux-semblants. Aujourd’hui, comme il y a six ans, nous insistons : notre lutte ne se borne pas aux formes politiques d’en haut, nous continuons notre chemin sans nous contenter du « moins pire ». L’idéal de liberté ne s’efface pas : malgré la répression, nous sommes toujours debout.

*Âgée de 27 ans, Bárbara Italia Méndez a été arrêtée le 4 mai 2006 au matin dans une maison de San Salvador Atenco, dans l’État de Mexico, où elle s’était réfugiée pour échapper à la police. Elle s’était rendue de Mexico à San Salvador Atenco après avoir appris qu’un mineur avait été tué et que des manifestations et des affrontements avec la police avaient eu lieu. Selon son témoignage, des membres de la Policía Federal Preventiva (PFP, Police fédérale préventive) ont fait irruption dans la maison et l’ont arrêtée sans aucune explication. Les policiers lui ont tiré les cheveux, l’ont obligée à s’accroupir et l’ont rouée de coups ; elle a été blessée à la tête et présentait de multiples contusions. Son chemisier remonté sur la tête, elle a été ensuite contrainte de monter dans un véhicule de la police et de s’allonger sur d’autres détenus. Pendant le trajet jusqu’à la prison de Santiaguito près de Toluca, dans l’État de Mexico, elle a dû enlever ses vêtements, a été passée à tabac, menacée, a subi des agressions sexuelles et été violée à l’aide de différents objets par des membres de la police de l’État sous les encouragements de leurs collègues.

Texte d’Italia Méndez, écrit fin 2012.

Traduit par les trois passants

Merci à Valérie pour les corrections

Voir aussi: Lettre de Mariana Selvas envoyée pour la journée du samedi 20 avril 2013, dans le cadre de la semaine internationale de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques qui a eu lieu à Paris

Transmis par mail, 5 mai 2013

[Québec] Des commerces de luxe du quartier Hochelaga-Maisonneuve vandalisés – Montréal, 1er mai 2013

HOCHELAGA-MAISONNEUVE

Des actes de vandalisme commis dans le quartier

Pendant que la manifestation anticapitaliste annuelle battait son plein, mercredi soir, dans le Vieux-Montréal, des vandales s’en sont donné à coeur joie dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal.

Dans un premier temps, vers 18h30, des suspects ont tenté d’incendier le commerce de location d’autos et de camions Jean Légaré, situé au 3035, rue Hochelaga.

La police confirme qu’au moins un engin incendiaire a été projeté contre l’une des vitrines du bâtiment, qui ne s’est toutefois pas fracassée.

Aucun suspect n’a été arrêté en lien avec cet événement.

Quelques heures plus tard, en fin de soirée, des suspects ont vandalisé la façade de plusieurs condos et commerces de la place Valois avec de la peinture jaune.

Hoch'

Située à l’angle des rues Valois et Ontario, la place Valois a été inaugurée en 2007 et comprend des commerces au rez-de-chaussée, des habitations aux étages supérieurs et une vaste place publique.

Des commerçants du secteur sont d’avis que ces actes disgracieux sont directement liés à la manifestation anticapitaliste qui a eu lieu quelques heures plus tôt dans la métropole.

«On le sait, les immeubles à condos sont souvent ciblés et certains commerces de la place Valois offrent des produits un peu plus dispendieux, luxueux, a dit une commerçante. Il y en a qui voient l’endroit [la place Valois] comme un symbole capitaliste dans le secteur.»

Des témoins ont affirmé avoir vu trois suspects prendre la fuite en courant après avoir tapissé les murs de peinture.

Là encore, aucune arrestation n’a été effectuée par les policiers.

Leur presse – Journal de Montréal (Maxime Deland/Agence QMI), 02/05/2013 à 21h11

[1er Mai à travers le monde] Emeutes à Seattle (USA) et à Santiago (Chili)

[Etats-Unis] Emeute à Seattle:

A Seattle (USA), la manifestation du 1er mai, à laquelle des milliers de personnes ont participé, a fini en affrontement à la tombée de la nuit de ce mercredi 1er mai. Plusieurs manifestants ont attaqué les flics par des jets de projectiles, ces derniers ayant répondu avec des grenades assourdissantes et gaz lacrymos.

La police de Seattle a déclaré qu’un policier avait été blessé par un jet de pierre.

Plusieurs magasins et hôtels ont vu leurs devantures vitrées partir en éclats, dont H&M et Sun Liquor. Une pharmacie a également été attaquée.

L’année dernière, les anarchistes ont cassé des fenêtres de devantures de magasins, y compris Niketown, ainsi que des véhicules et utilisé pétards et fumigènes. Les manifestants ont également cassé les vitres et la porte d’un bâtiment fédéral.

Des appels à manifester ont été publiés sur plusieurs sites anarchistes (1 & 2), et de nombreux manifestant.e.s revendiquaient haut et fort leurs idées anti-capitalistes et anti-étatiques.

Au total, 17-18 personnes (selon plusieurs sources) ont été arrêtées.

130502_maydayseattlecopprotester.photoblog600

130502081807-may-day-seattle-horizontal-gallery Screen Shot 2013-05-01 at 8.45.06 PM

La vitrine du magasin 'sun liquor' après le passage des manifestants

La vitrine du magasin ‘sun liquor’ après le passage des manifestants

628x471

Quelques vidéos des affrontements de la manif du 1er mai:

vidéo CNN

vidéo de KomoNews

vidéo du Belfast telegraph

Par ailleurs, ce 1er mai était aussi une journée de mobilisation contre la criminalisation des sans-papiers du dernier projet de loi d’Obama et pour les droits des travailleurs sans-papiers. Plusieurs marches se sont déroulées à travers le pays, qui se sont terminées sans incidents.

 Traduit librement de la presse américaine (photos prise sur plusieurs sites), 1-2/05/2013

_____________________________________________________________________________

[Chili] Emeute à Santiago:

A Santiago au Chili, la manifestation du 1er mai a rassemblé environ entre 15000 et 25000 personnes et est rapidement partie en émmeute. Tout a commencé lorsqu’un groupe d’une trentaine d’encapuchados, placé en fin de cortège, ont vandalisé et arraché le mobilier urbain, à construire des barricades dans les rues avec panneaux de signalisation et poubelles. Un arrêt de bus a été entièrement brûlé.

Les flics sont rapidement intervenus en utilisant gaz lacrymos et canons à eau. Les affrontements, qui se sont déroulés en grande partie dans les grandes rues commerçantes du centre-ville, ont fait 19 flics blessés, dont 2 gravement à l’acide et un autre par un jet de pavé.

Plusieurs magasins ont été pillés et incendiés.

Selon la police, plus de 1000 personnes ont participé aux affrontements, qui se sont soldés par 60 arrestations.

la-foto7-630x470 la-foto2-630x470 la-foto3-630x470

detenidos_en_el_dia_del_trabajador

Traduit librement de la presse chilienne, 01-02/05/2013 via Anthropologie du présent

A Montréal (Québec), les flics ont arrêté plus de 300 manifestant.es anticapitalistes

Par ailleurs, des affrontements se sont également déroulées ce 1er mai à Bogota (Colombie), au Mexique (à Chilpancingo et à Oaxaca), à San José (Costa Rica)

[Turquie] 1er mai: journée de lutte et d’affrontements avec les flics à Istanbul

Turquie: 1er mai marqué par des heurts à Istanbul, 30 blessés et 72 arrestations

Près de 30 personnes, dont une majorité de policiers, ont été blessées et 72 autres arrêtées par la police mercredi dans les incidents et violents heurts qui ont marqué la célébration du 1er mai à Istanbul, a annoncé le gouverneur.

Istanbul

Istanbul était déclarée «ville fermée» et tout rassemblement était interdit à cause de travaux en cours sur l’emblématique place Taksim.

«22 agents de police ont été blessés dans les incidents», a indiqué le gouverneur, Avni Mutlu, devant les journalistes au terme des heurts, précisant que l’un d’eux avait été opéré pour un traumatisme crânien. La blessure a été provoquée par des billes d’acier projetées par des lance-pierres, a-t-il souligné.

Trois civils, des manifestants, ont en outre été blessés, a-t-il ajouté, attribuant la responsabilité des incidents à des «groupes marginaux».

Des journalistes de l’AFP sur place ont fait état auparavant d’une dizaine de blessés parmi les manifestants, dont la plupart ont subi des malaises cardiaques en raison du gaz lacrymogène utilisé en abondance par la police anti-émeutes.

Dès le petit matin, par petits groupes de quelques centaines, plusieurs milliers de manifestants ont tenté d’accéder à l’esplanade Taksim par les rues adjacentes, mais se sont heurtés à une force colossale de 22.000 policiers mobilisés pour leur barrer la route.

Un photographe de l’AFP a été pris à partie et blessé par des manifestants anarchistes cagoulés qui ont brisé son matériel.

Les heurts ont cessé dans avec la dispersion de l’emsemble des manifestants de gauche.

Les unités anti-émeutes de la police ont été très strictes pour empêcher les regroupements dans le quartier de Besiktas, à 2 kilomètres de Taksim, sur la rive européenne de la ville.

Quelques centaines de manifestants réunis à l’appel de partis de gauche et de syndicats ont riposté par des jets de pierres.

«Mort au fascisme», «Longue vie au 1er mai», ont scandé les manifestants.

Des échauffourées ont continué pendant plusieurs heures dans au moins trois quartiers menant à Taksim vers lesquels les routes ont été fermées et barricadées pour empêcher les manifestants d’y accéder.

Le transport routier, ferroviaire et maritime vers Taksim a également été suspendu, empêchant de nombreux stambouliotes et les touristes de circuler.

De nombreux riverains et passants ont été incommodés par les gaz.

Un groupe d’une trentaine de féministes, agitant leurs drapeaux violets, a été repoussé par la police à coups de grenades lacrymogènes.

«Assassins, sans honneur», hurlait un vieillard a la barbe blanche, alors que la police continuait de jeter des grenades en dépit des appels à l’aide pour soigner les victimes de malaise.

En revanche, la Fête du travail a été célébrée sans incidents sur au moins deux autres places de la mégapole turque et dans d’autres villes de Turquie, ont rapporté les chaînes de télévision.

Le gouvernement turc avait décidé d’interdire le rendez-vous du 1er mai sur la célèbre place Taksim, jugeant que le chantier engagé en novembre dernier pour en détourner la circulation automobile empêchait d’assurer la sécurité des dizaines de milliers de manifestants attendus.

La centrale syndicale des ouvriers Disk (gauche) avait toutefois décidé de passer outre.

La police est aussi intervenue mercredi près du siège de ce syndicat situé aux abords de Taksim contre les manifestants, utilisant encore une fois des grenades lacrymogènes.

Des députés du principal parti d’opposition (CHP, social-démocrate) qui étaient sur les lieux ont dû s’abriter dans des immeubles avoisinants.

«C’est une répression inacceptable contre les travailleurs», a déclaré aux journalistes le vice-président de cette formation, Gürsel Tekin.

Le 1er mai 1977, des inconnus avaient ouvert le feu lors du rassemblement du 1er mai, provoquant la panique parmi la foule et la mort de 34 personnes.

Le Parlement turc a rétabli le 1er mai comme jour férié en 2009 et le gouvernement a autorisé les rassemblements l’année suivante à Taksim.

Le gouvernement a toutefois autorisé pour mercredi le dépôt d’une gerbe à la mémoire des victimes de 1977

Leur presse – Libération.fr (AFP), 01/05/2013 à 16h52

Voir la vidéo de Reuters

A noter que lors du 1er mai l’an dernier, des anarchistes avaient participé à plusieurs attaques de multinationales et autres symboles du capital et de l’Etat: une vague de répression  anti-anarchiste avaient alors été mené par le pouvoir turc.

[Mexique] Halte au harcèlement contre les militant..e.s des droits humains – 27 avril 2013

Halte à l’harcèlement contre le NODHO et Enlace Urbano de Dignidad, adhérents à la Sexta, PUEBLA – MEXIQUE

A la Sexta,

Au Réseau contre la répression et pour la Solidarité,

Aux compagnes et compagnons de Enlace Urbano de Dignidad et du Nodo de Derechos Humanos adhérents à la Sexta;

Aux médias de communication alternatifs nationaux et internationaux;

Hier 27 avril 2013, des personnes non-identifiées sont entrées au domicile de Eduardo Almeida et Tamara san Miguel, membres du Nodo de Derechos Humanos et de Enlace Urbano de Dignidad. Ces personnes n’ont pris aucun objet de valeur, elles ont uniquement fouillé les meubles, ont volé des papiers et deux ordinateurs, ce qui exclut clairement un vol ordinaire. Il est clair qu’il s’agit d’un acte de harcèlement et de persécution contre deux défenseurs des droits humains et promoteurs communautaires, un de plus dans un pays qui tombe en ruine à cause de la corruption et de l’ignorance des mauvais gouvernements, un de plus venu du pouvoir qui persécute et agresse ceux qui essaient de faire un autre Mexique, un Mexique plus digne.

Face à cette agression, nous les signataires de cette déclaration, sommes solidaires des compagnons de Enlace Urbano de Dignidad et du Nodo de Derechos Humanos et exigeons qu’une enquête soit menée, que les responsables soient sanctionnés et que cesse toute forme de persécution, de harcèlement ou d’agression contre celles et ceux qui luttent pour la dignité et la justice.

Halte à l’harcèlement contre le NODHO et Enlace Urbano de Dignidad !

En Solidarité:

Centro de Documentación sobre Zapatismo, CEDOZ, État espagnol CGT, État espagnol Caracol Zaragoza, État espagnol Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte, Paris, France Fédération SUD éducation, France Les trois passants, France Nodo Solidale, Italie et Mexique Secrétariat international de la CNT, France Tamazgha, France Terre et Liberté pour Arauco, France Toile Libre, France LA PIRATA composée de : Nomads, Nodo Solidale, Colectivo Zapatista Marisol, Lugano, Italie et Suisse

Informations complémentaires :

Quelques heures après ce vol, il y a eu des tentatives de piratage des mails et sites web de ces organisations.

________________________________________________________________

*Antécédents (2010)

Aux compagnes et compagnons du NODHO des Droits de l’Homme – Puebla Au Conseil Démocratique des Maitres d’Ecole de Puebla (CDMP)

Au Réseau contre la Répression et pour la Solidarité

Aux compagnes et compagnons de l’Autre Campagne

Aux médias de communication alternatifs nationaux et internationaux

23 mars 2010

Depuis l’Europe, c’est avec beaucoup d’indignation et de préoccupation, que nous avons appris que la Procureure Générale de la Justice dont le directeur est Rodolfo Igor Archundia Sierra, a par l’intermédiaire du Ministère Publique de Javier Carrión Jiménez, déposé devant la deuxième juge du tribunal pénal de Puebla, Rosa Celia Pérez González, la demande d’enquête préliminaire 400/2009/-DMS-3º/DMS-II pour le supposé délit de « dégât à la propriété privée » du Syndicat Nacional des Travailleurs de l’education (SNTE) Section 23 et 51 et a demandé la mise en détention de Tamara San Miguel Suárez, y de Itzel Sánchez Martínez toutes deux apartennant au Nodho des Droit de l’Homme et adhérentes à l’Autre Campagne, ainsi que contre des Maîtres d’écoles, tous faisant parti du Conseil Démocratique des Maitres d’Ecole de Puebla : Mariano Rolón Castelán, Evaristo Matero Hernández, Lourdes Valderrábano Teresa, María de Jesús Herrera López, Marcelino Becerra Sollo, Justino Jacinto Rosas, Floriberto Vergara Cañongo, Rosa Isela Hernández Viderique, Mario Rubén Caamaño Lara, Gregorio Martínez Hernández, Marcelino Vázquez Ildefonso, Verónica Ramírez Jarquin, Lorena Ramírez Jarquin, Manuel Morales Espíndola, Élfego Márquez Luna.

Les 17 accusés sont les mêmes qui ont été frappés et détenus arbitrairement le 10 juin 2009 par des Policiers Ministériels, des policiers de l’Etat, des policiers métropolitains et des policiers municipaux de Puebla, quand le Gouvernement de l’Etat de Puebla en charge de Mario Marín Torres a réprimé une manifestation des maîtres d’Écoles contre l’Alliance pour la Qualité de l’Éducation (ACE). Depuis différents pays d’Europe, nous condamnons ces actes d’intimidation et exigeons que la Juge Rosa Celia Pérez annule l’Enquête préliminaire 400/2009/-DMS-3º/DMS-II pour le supposé délit de « dégât à la propriété privée » mené contre les maitres du Conseil Démocratique des Maitres d’Ecole de Puebla et contre les deux compagnes appartenant au Nodho des Droits de l’Homme de Puebla et adhérentes à l’autre Campagne.

Nous informerons les gens ici de ces actes d’injustice. Nous restons attentifs à ce cas.

Halte à la répression et à la criminalisation du mouvement social !

Prisionnières et prisionniers liberté !

S’ils en touchent unE, ils nous touchent touTEs !

Confederación General del Trabajo CGT del Estado Español Grupo IRU (estado español) Red Libertaria Apoyo Mutuo (estado español) Plataforma de Solidaridad con Chiapas-PLATA (Madrid-Estado Español) Comite de Solidaridad con los Pueblos de Chiapas en Lucha, Cspcl-París,Francia Grupo Les trois passants, Francia La Unión Mexicana Suiza (UMES) de Zürich Suiza, Colectivo ALANA (Solidaridad, Resistencia, Dignidad) Grecia. Cooperativa de Comercio Solidario “LA SEMILLA” Grecia Grupo Zero Hebdo, Paris, Francia Collettivo zapatista marisol, lugano

_________________________________________________________________________________________________

* CONTEXTE: Nouvelle menace de répression contre le NODHO et les Maîtres d’écoles PUEBLA – MEXIQUE

Le 19 mars 2010 la Commission Juridique du Consejo Democrático Magisterial Poblano (CDMP) et le Nodo de Derechos Humanos (NODHO), nous avons été informés que la Procure Générale de Justice de Puebla (PGJ) en charge de Rodolfo Igor Archundia Sierra, par l’intermédiaire du Ministère Public (MP) Javier Carrión Jiménez, a déposé devant la deuxième juge du tribunal pénal de Puebla, Rosa Celia Pérez González, une demande d’enquête préliminaire pour le supposé délit de « dégât à la propriété privée » contre deux Défenseurs des Droit de l’Homme et 15 Maîtres d’écoles, les mêmes qui ont été détenus le 10 juin 2009 durant la répression contre une manifestation du Magistère.

Les Faits :

Le 19 mars on nous informe que depuis le 5 mars la PGJ, dont Rodolfo Igor Archundia Sierra est à la tête, par l’intermédiaire du MP Javier Carrión Jiménez,a déposé devant la deuxième juge Rosa Celia Pérez la Demande d’Enquête Préliminaire 400/2009/-DMS-3º/DMS-II pour le supposé délit de « dégat à la propièté privée » contre le Syndicat National des Travailleurs de l’Éducation (SNTE) Section 23 et 51 et demande la détention de Tamara San Miguel Suárez, Itzel Sánchez Martínez, toutes deux membres du Nodo de Derechos Humanos; de Mariano Rolón Castelán, Evaristo Matero Hernández, Lourdes Valderrábano Teresa, María de Jesús Herrera López, Marcelino Becerra Sollo, Justino Jacinto Rosas, Floriberto Vergara Cañongo , Rosa Isela Hernández Viderique, Mario Rubén Caamaño Lara, Gregorio Martínez Hernández, Marcelino Vázquez Ildefonso, Verónica Ramírez Jarquin, Lorena Ramírez Jarquin, Manuel Morales Espíndola, Élfego Márquez Luna, tous membres du Consejo Democrático Magisterial Poblano. Les 17 accusés sont les mêmes qui ont été frappés et détenus arbitrairement le 10 juin 2009 par des Policiers Ministériels, des policiers de l’Etat, des policiers métropolitains et des policiers municipaux de Puebla, quand le Gouvernement de l’Etat de Puebla en charge de Mario Marín Torres a réprimé une manifestation des maîtres d’Écoles contre l’Alliance pour la Qualité de l’Éducation (ACE). Les 17 détenus le 10 juin sont restés en liberté et ont déposé plus tard plainte auprès de la Commission des Droits de l’Homme de Puebla et auprès de la PGJ (No. 386/2009). Celle-ci a été enregistré le 17 Février par la Procureur de Puebla.

Vidéo de la répression du 10 juin 2009  

Sources:

Traduit par les trois passants et Val.

Reçu par mail, 28 avril 2013

[Mexique] Assassinat du compagnon Juan Vazquez de l’ejido de San Sebastian Bachajón (Chiapas) – 24 avril 2013

Assassinat du compagnon Juan Vázquez de l’ejido de San Sebastian Bachajón.

Le Réseau contre la Répression du Chiapas reçoit avec rage et indignation la nouvelle de l’assassinat du compagnon Juan Vázquez de l’ejido de San Sebastian Bachajón.

Juan a été pris dans une embuscade alors qu’il rentrait chez lui le 24 avril 2013, il a été atteint de cinq balles qui l’ont tué immédiatement. Après cette agression, les auteurs de ce lâche et infâme assassinat ont fui dans une camionnette rouge.

Tout au long de ces années, Juan Vázquez nous a accompagnés lors de nombreuses mobilisations, actions, événements, forums etc. Il a toujours été en première ligne dans la protection de son ejido pour la défense du territoire et contre le méga-projet touristique des cascades d’Agua Azul, et pour la liberté des prisonnières et des prisonniers politiques, dans le cadre de la Sixième Déclaration.

Nous attendons plus d’informations, mais dans tous les cas il est évident qu’il s’agit d’un assassinat politique à cause des multiples intérêts entrepreneuriaux, politiques et économiques dans cette zone.

Nous nous solidarisons avec ses proches et sa communauté et nous exprimons notre plus profonde douleur pour cette grande perte. Même ainsi nous ne nous décourageons pas et organisons cette rage pour renforcer notre lutte et maintenir toujours vivants notre compagnon Juan et son exemple de résistance.

Réseau contre la Répression du Chiapas

Vidéo – Témoignage des habitants de Bachajon, Chiapas/Témoignage des habitants de San Sebastian Bachajon, Chiapas, dont Juan Vázquez

Lettre de Solidarité et Condoléances depuis l’Europe suite à l’assassinat de Juan Vázquez

CONTEXTE :

Le terrain communal de Bachajón est placé dans la zone de la forêt – centre du Chiapas, dans la municipalité officielle de Chilón, région autonome zapatiste de San José en Rebeldía, lieu stratégique pour l’accumulation par la dépossession , cette zone héberge l’un des paysages naturels les plus beaux du monde : les Cascades d’Agua Azul. Il est important de mentionner qu’une technique de contrôle territorial utilisé par l’État, apparu durant les treize dernières années dans cette zone, est d’encercler les « ressources stratégiques » (terre, eau, biodiversité de la flore et de la faune, les connaissances culturelles, etc.) dans des « capsules de protection », ce que l’institution de l’État nomme zones de Protection de la Flore et la Faune (APFyF).

C’est le miroir de la valorisation de la nature, au niveau de sa richesse génétique, sa capacité de captage de carbone, l’abondance d’eau et son potentiel touristique, comme c’est le cas de la « Réserve de la Biosphère les Cascades d’Agua Azul ». C’est le résultat de cette stratégie d’accaparement territorial, la démagogie de « l’écotourisme » que le mauvais gouvernement de Juan Sabines promeut de manière complément absurde.

Le complexe touristique a été depuis 20 ans l’objet de la spéculation financière par les grandes associations hôtelières. Carlos Rojas, chargé du Secrétariat de Développement Social (SEDESOL) durant la présidence de Salinas, a commencé à projeter ses rêves dans cette zone de la forêt. La manière de valoriser le pillage des ressources était focalisée sur l’exploitation des paysages naturels à travers le tourisme. Le point de référence était les Cascades d’Agua Azul, avec la proposition d’en faire un centre qui ferait concurrence à Cancún au niveau touristique : le Centre Intégralement Planifié – Cascades d’Agua Azul (CIP-CAA).

Cependant, ce projet a été brisé par le soulèvement de l’EZLN en 1994, qui a mis en place la « loi agraire révolutionnaire ». Plus tard, avec la création des Municipalités Autonomes Rebelles Zapatistes, on a pu constaté la reconfiguration géographique de la résistance zapatiste. C’est en évoquant une partie de la proposition de la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone, en 2008 que plus de 1800 paysans communaux adhérents à l’Autre Campagne décident d’autogérer le péage du dit complexe touristique en exerçant leur droit à l’usage et à la jouissance de leur territoire.

Mais, parallèlement en mars 2008, les entreprises Norton Consulting, INC et EDSA Construction, obéissant au Projet méso-américain (Plan Puebla-Panama) présentent la proposition pour « élever l’économie à partir du tourisme dans la zone de la forêt du Chiapas ». L’étude a eu pour objectif de développer un plan stratégique qui identifie les espaces et les projets qui peuvent augmenter l’offre touristique. C’est-à-dire « plus de visiteurs et plus de frais » pour le futur CIPP-CAA.

La première étape du projet, consiste à développer une chaîne hôtelière basée sur le concept de « Long’s Retreat », et convertir les Cascades d’Agua Azul, en une « des expériences de resort la plus originale existante dans l’hémisphère Ouest ». Cela en développant quatre concepts d’hotels-resorts dans lesquelles investiront les chaînes les plus luxueuses en matière de tourisme mondial : l’Hôtel Boutique de classe mondiale, de Lodge/retreal – près des Cascades d’Agua Azul -, l’Hôtel de marque européenne cinq étoiles, le Resort avec hôtel, centre de conférences et de golf.

Les opérateurs pour de tels investissements sont : Luxury Collectión, Orient Express, Arman. Leurs tarifs par chambre vont de 300 à 1000 dollars la nuit (3.800 à 10.800 pesos). Des hôtels européens se font aussi remarquer comme : Sonesta, Barcelo, Sol Melia, Kempinsky. Pour hôtel, conférences et golf : Camino Real, Posadas, Park, Royal, Marriot, Hyatt, Westin.

De la même façon, la stratégie du gouvernement fédéral se met en place par le biais du Fonds National pour le Tourisme (FONATUR) en collaboration avec des institutions étatiques et fédérales tel que le ministère du Tourisme de l’État du Chiapas, le ministère du Tourisme et des Relations Internationales, le ministère des Communications et du Transport (SCT), la Procure Fédérale de la Protection de l’Environnement (PROFEPA), l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire (INAH).

On réussit à établir que le gouvernement de l’État du Chiapas a comme tâches principales :

  1. promouvoir, créer et gérer huit circuits touristiques – à l’intérieur desquels se trouvent le Couloir Palenque-Cascades d’Agua Azul-Toniná- San Cristóbal de las Casas ;
  2. élaborer des diagnostics et mettre en application des politiques environnementales comme instrument de gestion des réserves territoriales, en particulier pour le Centre Intégralement planifié des Cascades d’Agua Azul ;
  3. gérer par le biais du SCT la construction de l’autoroute San Cristobal-Palenque, ainsi que l’agrandissement ou le déplacement de l’aéroport de Palenque, qui serait la route pour transférer les touristes.

En ce qui concerne les Municipalités chargées de participer à l’exécution de ce mégaprojet, elles doivent :

  1. contribuer à l’image et à l’architecture du paysage ;
  2. étendre le périmètre de sécurité publique dans les zones et les circuits touristiques ;
  3. faciliter l’obtention de permis et de licences pour le développement des projets écotouristiques.

La criminalisation comme politique d’État et la répression comme instrument de contrôle, ainsi que le clientélisme, ont été rendus visibles d’une manière cynique en février 2010 et continuent aujourd’hui, quand des militants du Parti de la Révolution Institutionnelle (PRI) ont fait irruption dans la communauté zapatiste de Bolón Ajaw de manière paramilitaire, avec l’ordre d’expulser et de provoquer le déplacement des familles.

Un an après et à quelques jours près de la visite de Felipe Calderón dans cette zone touristique, une expulsion violente a eu lieu contre les compagnons de San Sebastían Bachajón. Depuis février 2011, la répression, l’impunité, la criminalisation, et le clientélisme (propre aux conjonctures électorales), se découvrent encore une fois, avec le mensonge et la démagogie bon marché qui, cette fois-ci, revêtent la barbarie du gouverneur de l’Etat du Chiapas, Juan Sabines, et de son serviteur Noé Castañón.

Le discours de « durabilité » et/ou de « tourisme responsable » ainsi que les soi-disant « tables de négociation » que le mauvais gouvernement utilise font partie du discours attrape-bobos et de la mise en scène montée de toutes pièces dont se sert aujourd’hui le gouverneur, ainsi que tous ceux qui obéissent à ses ordres et tous ceux pour qui importent peu les coûts environnementaux et la spéculation sur la biodiversité et les connaissances culturelles de cette région.

Nommer non seulement les sujets mais aussi les institutions qui promeuvent et gèrent le tourisme en criminalisant des compagnons, les rendre responsables et les engager face à leurs actions : la SEMARNAT, la CONANP, l’INAH doivent se charger des zones régionales et de la possession de la terre, ainsi que d’établir des critères et des programmes à l’ordre et pour le profit du tourisme. Le FONATUR, se chargera de formuler un business plan et le Plan Maître du CIPP-CAA et de participer au Programme de Développement Touristique de la Région-Forêt de l’État du Chiapas …

Bref : ce que nous présentons ici n’est qu’une partie de l’action spéculative dans la région. Cela démontre que les stratégies politiques du gouvernement fédéral, étatique et local ne sont pas si naïves. Dans la région, Juan Sabines et les partis politiques (PRI, PAN, PRD, PVEM), répètent la même politique : assistancialisme, clientéliste, la cooptation et la criminalisation de celui qui résiste, avec comme objectif de créer des conflits entre les communautés de la région afin d’administrer le territoire et de le remettre au capital financier et spéculatif.

Il est clair pour nous que le contexte où est né le conflit pour la gestion du péage d’Agua Azul, représente un miroir de la dispute entre ceux qui sympathisent avec les intérêts du grand capital, les transnationales et le système médiocre des partis politiques et ceux qui défendent le territoire qui donne la vie, qui représente un soutien économique, culturel et politique pour les communautés indigènes mayas, lesquelles construisent avec dignité des alternatives autonomes qui font face à un système de mort, le capitaliste. Dans ce contexte de lutte et de résistance, trois compagnons de Bachajon se trouvent toujours incarcérés : Antonio Estrada Estrada, est incarcéré dans la prison numéro 17 à Plages de Catazaja Miguel Vazquez Deara, est incarcéré dans la prison numéro 16 à Ocosingo Manuel Demeza Jimenez, est incarcéré dans la prison numéro 14 à l’Amate.

Source: noestamostodxs  – Traduit par les trois passants 

Reçu par mail, 28 avril 2013

Par ailleurs, l’Etat mexicain accentue actuellement sa collaboration avec la police européenne EUROPOL, contre les anarchistes. Un article sur cettesemaine revient sur le document interne d’EUROPOL sorti le 24 avril dernier dans la presse mexicaine

[Egypte] Attaques incendiaires contre le pouvoir et sa police: 12 émeutier.e.s arrêté.e.s – Le Caire, 26-27 avril 2013

Egypte: 12 membres du « Black Bloc » arrêtés devant la présidence

LE CAIRE — La police a arrêté 12 membres du « Black Bloc », un mouvement qui prône la violence contre le pouvoir en Egypte tenu par les Frères musulmans, après une attaque nocturne contre le palais présidentiel au Caire et l’incendie d’une voiture de police, a rapporté samedi l’agence Mena.

« Les forces de sécurité ont arrêté 12 jeunes qui étaient parmi les émeutiers lors des événements vendredi aux abords du Palais présidentiel » à Héliopolis, a indiqué l’agence officielle citant une source des services de sécurité.

1

Des poursuites seront engagées contre les suspects, accusés d’avoir lancé des pierres et des objets incendiaires dans l’enceinte du Palais et d’avoir mis le feu à un véhicule de la police, a précisé cette source.

topelement

Des échanges de jets de pierres ont opposé vendredi soir policiers et membres du « Black Bloc ». Des témoins ont affirmé à l’AFP que la police avait tiré des gaz lacrymogènes pour disperser ces manifestants masqués.

Des vidéos diffusées par la chaîne privée ONTV ont montré un véhicule de la police en feu aux abords du palais.

La télévision officielle a de son côté affirmé que « les affrontements entre la police et les Black Bloc devant le palais ont fait 20 blessés ».

Selon une source de sécurité, trois membres des forces de sécurité, dont deux officiers, figurent parmi les blessés.

Le procureur général égyptien Talaat Abdallah avait ordonné la semaine dernière l’arrestation de 22 membres de ce groupe, accusés de « terrorisme ».

Des manifestants, cagoulés ou masqués, parfois vêtus de noir de la tête aux pieds, sont apparus en janvier au Caire et dans d’autres provinces, se réclamant du « Black bloc », un mouvement prônant la violence et n’hésitant pas à affronter les forces de l’ordre et les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi.

Sur leur page Facebook, les militants se définissent comme « une génération issue du sang des martyrs » de la révolte de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir et se disent des « martyrs en puissance ».

L’Egypte traverse depuis des mois une profonde crise politique émaillée d’affrontements meurtriers entre partisans et adversaires de M. Morsi.

Les environs du palais d’Héliopolis ont déjà été le lieu de tels affrontements, en décembre lorsque des heurts avaient fait dix morts parmi les anti et les pro-Morsi.

Leur presse – AFP, 27/04/2013