[Italie] Révoltes à la prison pour migrants de Turin: ne pas rester spectacteur face à la répression

Raid anarchiste contre la banque : vitrine défoncée et tags

Des inconnus, appartenant selon toute probabilité à l’aire antagoniste anarchiste, ont dégradé et tagué la nuit de dimanche à lundi les vitres d’une agence de la banque Unicredit, corso Brescia, à Turin. Sur les vitres brisées à été tagué « feu aux prisons » et « Liberté pour tous« . Les carabiniers et la Digos enquêtent sur les faits. Ils pourraient être liés aux protestations de vendredi dernier contre l’incarcération de trois anarchistes la veille, accusés de « braquage en réunion » lors d’une manifestation du 28 février devant le centre de rétention, où un photographe deCronacaQui a été agressé [et a donc perdu ses lunettes et la carte SD de son appareil photo]. Vendredi par contre, lors de la manifestation, c’est une voiture sur laquelle sur trouvait un journaliste et un photographe de « La stampa » qui avait été caillassée.

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La caisse des journaflics de La Stampa lors de la manif de vendredi dernier

La caisse des journaflics de La Stampa lors de la manif de vendredi dernier

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Enfin, toujours vendredi, cette manifestation s’est rendue de 18h50 à 19h40 environ près de la prison Larusso et Cutugno, où une trentaine d’anarchistes ont jeté des pierres, de gros pétards et d’autres objets contondants contre le personnel de l’administration pénitentiaire. C’est Leo Beneduci, secrétaire du syndicat autonome de la police pénitentiaire (Osapp) qui dénonce les faits. « Il n’y a pas eu dégâts physique contre les agents, mais seulement contre une patrouille envoyée sur place pour préserver l’ordre public« .

Traduit de l’italien de leur presse (LaStampa) par Brèves du désordre, 16/04/2013

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Face à la révolte il y en a qui ne restent pas spectateurs

Le 28 février, au terme de deux mois de révoltes qui ont en partie détruit le Centre d’Identification et d’Expulsion de Turin, un rassemblement en solidarité avec un retenu monté sur les toits pour résister à sa déportation a eu lieu. Un photographe de “Turin Chronique”, présent sur les lieux, est mis à distance, poursuivi et agressé : il y perdra ses lunettes et ses photos. Deux mois plus tard – suite à la plainte du photographe – trois compagnon-ne-s sont en prison, deux sont interdit-e-s de Turin et un a réussi à ne pas se faire prendre. Tant que chaque prison ne sera pas détruite, ce ne sera pas la misérable vengeance de la préfecture et de ses gardes qui arrêteront la solidarité envers celles et ceux qui se révoltent pour la liberté.

Jeudi 18 avril - 18 heures  Rassemblement au CIE de corso brunelleschi

Jeudi 18 avril – 18 heures
Rassemblement au CIE de corso brunelleschi

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Larbins des patrons

16 avril. Deux jeunes sont surpris par la Digos en train de masquer les caméras de surveillance et d’écrire « larbins des patrons » sur les murs du local du syndicat Uil, via Bologna, et réussissent à en agripper un. L’arrivée immédiate de plusieurs compagnons évite l’arrestation, et lorsque d’autres flics arrivent, ils sont chassés. Humiliés, ils iront faire une visite à l’hôpital. Le député du PD [gauche] Esposito se solidarise avec la police et demande l’expulsion du squat l’Asilo, tandis que le syndicat Uil encaisse le compliment et se tait.

Traduit de l’italien de macerie par Brèves du désordre

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[Turin] Nouvelles du CIE

Mise à jour de Corso Brunelleschi.

Depuis les révoltes qui ont détruit une bonne partie du CIE de Turin réduisant sa capacité d’enfermement, les chambres brûlées restent fermées et inutilisées.

Il reste aujourd’hui 27 hommes et une dizaine de femmes dans le centre. Néanmoins, les arrivées ont peu à peu repris. La “tactique” est celle d’un va-et-vient continu entre l’augmentation des “libérations” avec interdiction du territoire et les expulsions accélérées.

Mercredi en pleine nuit un grand nombre de flics entre dans les sections pour une expulsion de masse. Au moins 4 femmes et 3 hommes nigérian-e-s ont été violemment chargé-e-s dans des fourgons pour être emmené-e-s à Rome et de là expulsé-e-s vers leur pays.

Quelques heures plus tôt, vers minuit, la croix rouge a prouvé une énième fois tout son dévouement. Une femme avait mangé quelque chose qui lui a provoqué une forte réaction allergique. La réponse à ses demandes d’aide fut qu’”il est trop tard”, et que pour une intervention “on en reparlera demain matin, après le petit déjeuner”.

traduit de macerie par Sans papiers ni frontières, 13 avril 2013

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