[Italie] Les attentats contre Equitalia et Finmeccanica revendiqués par la FAI

Attaques anarchistes en Italie: Rome hausse l’état d’alerte et mobilise l’armée

Le gouvernement italien a décidé d’élever le seuil d’alerte autour des objectifs sensibles dans toute la péninsule après l’attaque contre un dirigeant d’entreprise revendiquée par un groupe anarchiste, a annoncé dimanche la ministre de l’Intérieur Anna Maria Cancellieri.

« Une circulaire a été envoyée pour inviter (tous les services concernés) à élever le seuil d’alerte autour des objectifs sensibles sur le tout le territoire national », a-t-elle déclaré dans un entretien aux quotidiens La Repubblica et Il Corriere della Sera.

« Jeudi est prévue une réunion du comité pour l’ordre et la sécurité » au cours de laquelle sera présenté « un paquet de propositions », a indiqué la ministre, qui a également jugé possible « l’usage de l’armée » pour défendre « des objectifs sensibles ».

Cette annonce intervient alors qu’une cellule anarchiste italienne a revendiqué vendredi l’attentat qui a blessé lundi à Gênes (nord-ouest) le patron d’Ansaldo Nucleare, une filiale du géant public Finmeccanica.

Selon le procureur de Gênes Michele Di Lecce, cette revendication de la Fédération anarchiste informelle (FAI), qui a aussi annoncé « huit nouvelles actions » pour venger des anarchistes emprisonnés en Grèce, « apparaît fiable ».

La FAI, qui avait déjà revendiqué en décembre un attentat au colis piégé contre le directeur de l’agence de collecte des impôts Equitalia à Rome, a signé de nombreuses actions similaires en Italie et à l’étranger depuis le début des années 2000.

Par ailleurs, deux cocktails molotov ont visé dans la nuit de vendredi à samedi une agence d’Equitalia à Livourne (Toscane, centre), et là aussi la piste anarchiste est privilégiée par les enquêteurs.

Mme Cancellieri a « rappelé de manière forte et claire qu’Equitalia représente l’Etat », même si elle a « beaucoup de respect pour les familles qui ne réussissent pas à faire face à leurs dettes ».

Depuis plusieurs mois, les suicides de chômeurs ou d’entrepreneurs étranglés par les dettes se sont multipliés en Italie, augmentant la rancoeur et la frustration d’une partie de la population contre Equitalia et le gouvernement de Mario Monti, qui a mis en oeuvre une sévère cure d’austérité.

Presse bourgeoise – Le Nouvel Obs, 13/05/2012

L’armée italienne pourrait protéger Finmeccanica et Equitalia

MILAN (Reuters) – Le gouvernement italien envisage d’envoyer des militaires protéger les bureaux du groupe de défense Finmeccanica et les agences fiscales d’Equitalia, récemment visés par des attentats, a déclaré dimanche la ministre de l’Intérieur, Annamaria Cancellieri.

Les attaques de ces derniers jours contre des symboles de la politique d’austérité ravivent les craintes d’une résurgence de la violence extrémiste qui a ensanglanté la péninsule dans les années 1970 et 1980.

Un groupe anarchiste a revendiqué vendredi l’attentat dans lequel le directeur général d’Ansaldo Nucleare, une société spécialisée dans le nucléaire, a été blessé par balle lundi dernier à Gênes.

« Les enquêteurs me disent que cette revendication est crédible. Cela nous contraint à prendre des mesures pour éviter une escalade de la violence, un scénario malheureusement plausible. C’est ce que nous ferons dans les prochains jours », dit Annamaria Cancellieri dans une interview au quotidien La Repubblica.

L’envoi de l’armée pour protéger des cibles potentielles « est une solution possible », ajoute-t-elle.

Une réunion du comité de sécurité nationale aura lieu jeudi, a précisé la ministre, qui a précisé que les agences d’Equitalia seraient particulièrement surveillées.

« S’en prendre à Equitalia, c’est s’en prendre à l’Etat », a-t-elle souligné.

Dernière attaque en date, deux cocktails Molotov ont été lancés samedi matin contre un bureau d’Equitalia à Livourne.

La colère monte en Italie contre le gouvernement de « techniciens » de Mario Monti, qui a multiplié les mesures d’austérité et augmenté les impôts pour réduire le déficit budgétaire.

Le chef du gouvernement entend par ailleurs élargir les pouvoirs d’Equitalia dans le cadre de son offensive contre la fraude et l’évasion fiscales, qui privent le Trésor d’environ 120 milliards d’euros par an.

COLÈRE CONTRE L’AUSTÉRITE

Des heurts entre contribuables mécontents et policiers ont récemment éclaté devant plusieurs perceptions, notamment à Naples.

La semaine dernière, un commerçant de 54 ans a pris en otage pendant plusieurs heures un responsable d’Equitalia, sous la menace d’une arme, avant de se rendre à la police.

Des groupes anarchistes ont également envoyé ces derniers mois des lettres piégées à Equitalia. Vendredi, un colis suspect contenant une poudre blanche mais pas de détonateur a été reçu par le bureau romain de l’entreprise publique chargée de la perception des impôts et des contraventions.

En décembre, le directeur général d’Equitalia avait été blessé au doigt par une lettre piégée. En janvier, trois engins explosifs ont sauté devant une succursale de l’entreprise à Naples.

Roberto Adinolfi, qui dirige Ansaldo Nucleare, une entreprise liée à Finmeccanica, a été blessé à la jambe dans un attentat lundi dernier à Gênes. Il est sorti de l’hôpital vendredi, sous escorte policière.

Dans sa lettre de revendication, la cellule Olga de la « Fédération anarchiste informelle-Front révolutionnaire international » promet de s’en prendre ensuite à Finmeccanica, le deuxième groupe industriel du pays, symbole de « mort » et d' »exploitation ».

Vendredi, à Legnano, à 30 km au nord-ouest de Milan, des affiches portant les mots « Brigades rouges » et l’étoile à cinq branches du groupe armé d’extrême gauche ont été collées sur les murs de bâtiments publics, dont une perception.

Presse bourgeoise – Challenges (avec Reuters), 13/05/2012

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