Ce samedi 2 février 2013, la droite (et plus vu l’affinité) appelait à manifester contre le mariage homosexuel et défendre le modèle familial patriarcal et hétéro-normé. Les organisations d’extrême-droite du Bloc Identitaire, des cathos intégristes de Sos-Tout-Petits et du groupuscule néonazie Werwolf Sequania étaient également présents. Aucun appel à une contre-manif pour l’égalité des droits n’était prévu. Seulement, un collage massif a été fait durant la fin de semaine, qui appelait clairement les habitant.e.s de Besançon à venir perturber leur défilé.
De 13h à 15h, la CNT25 a tenu une table de presse devant la Poste rue Battant, tandis que plusieurs petits groupes organisés de manière autonome ont sillonné le centre-ville en distribuant des flyers et collant de nombreuses affiches sur le « parcours de manif » des homophobes (celui-ci ne sera jamais clairement défini, du fait que les flics aient modifié leur trajet selon notre présence dans le secteur).
Certains groupes antifa ont tenté d’attaquer le cortège où de nombreux néo-nazis étaient clairement identifiés:
De nombreux compagnons ont réussi à s’infiltrer dans leur cortège, qui partait de la gare d’eau (où se trouve le comico, ce qui en dit long…).
La ville était sous occupation des keufs en tous genres (BAC, civils, Police Nationale avec ou sans tenue anti-émeute…). Et finalement, les fachos n’ayant pas bronchés, les flics, et notamment les rasés de la clique du commandant Mairet, s’en sont donnés à coeur joie dans les rues de Besançon, en traquant le gauchiste qui osaient l’ouvrir.
Selon un témoignage d’un compagnon, alors que leur cortège passait devant les galeries lafayette , les keufs ont tenté de repousser celles et ceux qui lançaient quelques slogans (« homophobie, ça suffit! », « vive la capote, à bas la calote ») et ont été de rentrer dans le magasin (qui a de nombreuses entrées/sorties) . La clique à Mairet a pris en chasse trois antifascistes dans le secteur du square St-Amour… Un copain s’est fait prendre 2-3 affaires dont un appareil photo, alors que les deux autres ont réussi à prendre la fuite. Mais le fait d’avoir gueuler « à Marseille comme à Besac, les keufs rackettent! », ça les a foutu mal en plein après-midi.. Ils ont été forcés de laisser tomber… (pour) l’appareil. Un rasé resté en retrait a lancé un « tu vas la fermer oui! »… lol
Leur but était clairement de faire taire toute réaction hostile à cette déambulation réactionnaire et à intimider. D’autres copains/copines ont été retenus 1/2 heure par les mêmes porcs un peu plus tôt. Pas une rue n’échappait au contrôle policier.
Ceci dit, la journée était loin d’être un échec. Quelques faits intéressants:
- Des pétards ont été jetés régulièrement au milieu de leur cortège, dont un qui a du les rendre sourds quelques minutes (ça risque pas d’être la masturbation^^) lors de leur arrêt place pasteur.
- Le trajet de leur manif, qui devait passer à proximité de la faculté de lettres, n’est finalement pas passé par la place Granvelle… où de nombreuses personnes les attendaient de pied ferme.
- Les deux curés en soutane (dont le grand de l’église de la Madeleine à Battant, monseigneur Lacrampe (il porte bien son nom celui-là!) ont été pris à partie à plusieurs reprises durant l’après-midi.
En bref:
Reçu par mail, 03/02/2013
Ce qui a été dit dans l’Est Répu:
LES PARTISANS DU PROJET DE LOI CERNÉS PAR LA POLICE
LES FORCES de police ne s’attendaient peut-être pas à une foule aussi imposante. Devant le conseil général, lieu de départ de la Manif pour tous, deux cadres du commissariat échangeaient sur la nécessité d’appeler en renfort des motards, afin de consolider la sécurité autour du cortège. Des renseignements transmis ces derniers temps laissant envisager une possible perturbation de la progression des manifestants par des groupes aux opinions divergentes.
Les 700 manifestants ont finalement évolué sans vents contraires jusque devant la préfecture où les représentants politiques ont lu leurs messages d’opposition au projet de la loi en rabâchant toute une série d’arguments entendus tout au long de la manifestation. Puis le cortège s’est dirigé vers l’esplanade de la mairie, en frôlant un groupuscule d’adversaires contenus par un cordon de policiers. Quelques mots ont fusé, sans plus.
Les échanges verbaux ont été en revanche plus houleux devant la mairie où les discours et témoignages des manifestants ont été hachés par les remarques acides provenant d’une poignée de partisans du mariage pour tous, venus crier leurs convictions, leur ouverture d’esprit et « leur liberté d’expression ».
Menacés par les forces de police d’être délogés, ils ont finalement laissé le cortège poursuivre sa route Grande-rue avant de rejoindre la place de la Révolution.
Er. B. (03/02/2013 à 05h00)
Quelques citations de l’ennemi assez drôles:
Michel Viennet, secrétaire départemental de l’UMP du Doubs:
« C’est vrai que ce n’est pas une habitude à l’UMP de descendre dans la rue. C’est un boulot énorme, rien que pour la banderole qui ouvre le cortège, il a fallu trois heures de travail pour coller les lettres. On est heureux, une trentaine de maires ont rejoint les opposants. D’après nos comptages, on est entre 900 et 1.100, avec 500 ou 600 militants UMP présents »
A vrai dire, alors que la presse parle de 500 à 700 personnes, une grande partie du cortège était composée d’enfants en bas âge. Pour preuve, les confettis et la musique débile étaient au rendez-vous.
Pour la chef de file du mouvement, Nathalie de Pontac, désagréablement surprise par
« l’attitude des opposants qui gravitent autour du collectif et qui nous attaquent au point d’être obligés d’avoir une protection policière »
A reblogué ceci sur Les AZArricades and commented:
[Besançon] Une après-midi d’agitation contre les fachos et homophobes de tous poils – 2 février 2013